Éditorial

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Hamid SAIDANI Publié 02 Octobre 2021 à 11:06

L’amenuisement des réserves de changes et la baisse des recettes pétrolières ont contraint, ces dernières années, les pouvoirs publics à réfléchir à la meilleure façon de faire face aux besoins en investissements dans le domaine des infrastructures de base. Vingt ans durant, pour ne parler que de l’ère Bouteflika, l’État a réalisé à sa charge, entièrement, tous les grands projets d’investissement. Certes, l’argent coulait à flot. Le populisme aidant, la commande publique assurait l’essentiel des financements. Mais avec le tarissement des sources d’argent, le gouvernement relance, intensément la réflexion autour des modes de financement à même de pallier l’incapacité de l’État à poursuivre sa politique d’investissement public. 

C’est dans cette perspective que le gouvernement a proposé, entre autres axes de travail, le partenariat public-privé (PPP), un modèle d’investissement qui permettrait à l’État de confier à un prestataire privé ou à un groupement d’opérateurs économiques le financement puis la gestion d’équipements et d’ouvrages publics. Un modèle calqué, à quelques nuances près, sur celui connu sous la formule build, operate and transfer (BOT). Cette démarche, adoptée par de nombreux pays à la recherche de capitaux privés, est considérée comme une des plus efficaces dans la réalisation de projets. 

Le ministre des Finances sous le premier gouvernement Bouteflika, Abdelatif Benachenhou, était un fervent défenseur de ce mode de financement qui présente l’avantage de préserver l’argent public. Mais, l’ancien président de la République ne l’entendait pas de cette oreille et avait opté, pour des considérations qu’il n’est pas loisible de rappeler ici, pour un financement sur budget de l’État des projets d’infrastructures et d’équipements publics. On sait ce qu’il est advenu de l’énorme manne pétrolière qui aurait pu être utilisée à d’autres fins ou tout simplement sauvegardée pour les périodes de vaches maigres comme celle que nous vivons actuellement.

Aujourd’hui, c’est donc contraint que le gouvernement revient à cette formule, dans l’espoir de pouvoir assurer les investissements nécessaires au développement du pays. Il reste à savoir si les entreprises privées tant sollicitées, accepteront de jouer le jeu dans une combinaison dont les contours ne sont pas encore complètement dessinés. Et ce n’est pas la seule donne qui impactera les résultats d’un tel plan qui comporte des risques pour les opérateurs.

Libérer l’économie, débureaucratiser l’acte d’investir, améliorer le climat des affaires, rendre stable l’environnement juridique, donner des gages pour les investisseurs… sont autant de paramètres, nécessaires à l’instauration d’une relation de confiance avec le monde des affaires, qu’il faudra, urgemment, réunir pour garantir la réussite de l’opération en cours. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00