Éditorial

L’essentiel et l’accessoire

  • Placeholder

Hamid SAIDANI Publié 22 Juin 2021 à 23:08

Une intervention télévisée de Nordine Aït Hamouda où il s’en prend sans ménagement à l’Émir Abdelkader a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux. Entre ceux qui dénoncent un crime de lèse-majesté visant une personnalité historique nationale et ceux qui prennent la défense d’un citoyen qui s’est exprimé sur un fait d’histoire, la polémique a parfois viré à la querelle byzantine. Non pas que le débat ne doit pas avoir lieu sur telle ou telle phase de notre histoire plusieurs fois millénaire. Bien au contraire. Mais cette tâche ne peut être menée que par les historiens qui sont les mieux outillés pour ce faire.

L’Histoire est une chose trop sérieuse pour être confiée aux saltimbanques. Le récit national a tellement été manipulé, trituré, fourvoyé, déformé, qu’un jour ou l’autre, il faudra s’y pencher sérieusement pour tenter d’y mettre de l’ordre. Démêler l’écheveau et séparer le bon grain de l’ivraie, pour le bien des générations futures. Cependant, les défis, auxquels fait face le pays à l’aune de la crise multidimensionnelle périlleuse qui va en s’aggravant, appellent, aujourd’hui plus que demain, un sursaut de conscience. Des gouvernants et des gouvernés. Du pouvoir politique et des opposants. De toute les forces vives de la nation.

On ne le répétera jamais assez : le système Bouteflika a laissé le pays exsangue. Et comme un malheur ne vient jamais seul, la pandémie de Covid continue de saper les efforts visant à relancer une économie, décidément en panne de ressorts. La diversification économique tant promise et qui pouvait pallier l’effondrement des cours des hydrocarbures n’est, pour le moment, qu’une vue de l’esprit. Et pendant ce temps, les réserves de changes continuent de fondre comme neige au soleil, siphonnées par un mouvement des importations toujours incontrôlable. C’est ainsi que le déficit de la balance commerciale se creuse encore et encore, obscurcissant davantage un tableau de bord économique peu flatteur, où tous les voyants ont tendance à virer au rouge.

Les IDE qui auraient pu venir au secours d’une économie en perdition ne sont pas au rendez-vous, malgré la révision du cadre réglementaire dans le sens d’une meilleure attractivité du marché algérien. Tout cela pour dire que le temps n’est plus aux tergiversations inutiles, aux débats creux, aux polémiques stériles qui ne font guère avancer la société sur le chemin de son émancipation, au moment où tous les signaux montrent que le pays va droit dans le mur. L’heure doit être à la mobilisation générale. Au resserrement des rangs. Pas à l’alimentation de la division qui n’a fait que trop de mal à la société algérienne, meurtrie par des décennies de gouvernance à l’emporte-pièce. Il y va de notre destin commun.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00