Éditorial

L’exemple

  • Placeholder

Karim KEBIR Publié 13 Avril 2021 à 09:31

C’est connu depuis bien longtemps : une bonne idée est féconde comme une bonne terre. Et le défunt Rabah Aïssat, ancien P/APW de la wilaya de Tizi Ouzou, assassiné en 2006 dans des circonstances non encore élucidées à ce jour, n’aurait sans doute pas imaginé que son idée de lancer un concours du village le plus propre allait connaître un énorme succès, devenant, au fil des ans, un événement dont la réputation dépasse désormais les frontières de la seule Kabylie.

Hier, un petit village, Azra, dans la commune de Tizgzirt, au nord de Tizi Ouzou, est sorti de l’anonymat en s’adjugeant le premier prix devant plusieurs villages ayant participé au concours. Au regard du nombre de participants, on peut dire sans risque de se tromper que l’idée a fait son chemin et n’est pas près de s’arrêter en si… bon chemin ! Résultat des courses : des villages, où dans d’autres temps l’ennui a trouvé réfuge, sont devenus brillants de propreté en conservant leur valeur ancestrale.

C’est un immense défi environnemental que viennent de relever ces villages qui n’échappent pas outre mesure, comme de nombreux autres dans d’autres wilayas, aux effets pervers d’une politique urbanistique anarchique, de l’absence d’assainissement, de la pollution, de l’incivisme et parfois même de la démission de l’État.

Au-delà de l’impact sur le cadre de vie et sur l’environnement, cette émulation qui gagne de plus en plus de villages, réhabilite et perpétue des valeurs qui fondent même la vie en communauté et, partant, la citoyenneté. Il s’agit essentiellement des valeurs de solidarité, du vivre-ensemble, d’organisation, d’entraide et de concertation.

Des valeurs nécessaires à la construction de la conscience citoyenne sur toutes les questions qui concernent la cité, à la base de la construction des destins des grandes nations même si ici, il faut bien en convenir, elles viennent, par certains aspects, à pallier l’absence du rôle de l’État.

Exemple et indicateur sans doute de la mutation qui s’est opérée dans la société, quand bien même d’autres défis resteraient à relever, ce que font de nombreux villages en Kabylie gagnerait certainement à se multiplier à travers toutes les contrées du pays. Pour le bien de l’environnement et par conséquent sur la santé des citoyens. Mais aussi pour le bien-être et au-delà pour le développement du pays. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00