Éditorial

L’exemple tunisien

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Karim KEBIR Publié 17 Janvier 2021 à 23:24

Confinée  comme  de  nombreux  pays  confrontés  à la  pandémie de coronavirus, la jeune République tunisienne n’a pas célébré, comme certains l’auraient souhaité, le dixième anniversaire de sa “révolution du Jasmin”. Seuls quelques téméraires ont tenté de marquer l’événement mais vite ils ont été dispersés par la police car ils contrevenaient au confinement sanitaire.

Épicentre de ce qui est communément appelé “Printemps arabe”, dont l’étincelle a été l’immolation d’un jeune vendeur, Mohamed Bouazizi, devant le siège du gouvernorat de Sidi Bouzid, la Tunisie figure sans doute parmi les rares pays à avoir réussi, tant bien que mal, sa transition démocratique.

Malgré quelques difficultés aujourd’hui, particulièrement sur le plan économique, — le pays dépendant dans une large mesure du tourisme mais qui a été fortement impacté successivement par les attentats de 2015 puis par la pandémie — dont la persistance du chômage et la dégradation du pouvoir d’achat, la Tunisie qui s’est dotée tout de même d’une Constitution largement approuvée par la population, a réussi à mettre en place un nouveau système de gouvernance et organisé des élections sous la supervision d’une structure indépendante, saluée par les grandes puissances et les organismes internationaux.

C’est peut-être peu à l’échelle de l’histoire, comparée aux pays aux vieilles traditions démocratiques, mais c’est beaucoup pour une jeune République qui s’est libérée du joug colonial, il n’y a pas si longtemps, puis d’une autocratie dont le système policier faisait frémir tant de gens. Bien plus, l’exemple tunisien a réussi à battre en brèche une idée assez répandue chez une certaine élite et la “bien-pensance” arabe et occidentale, et selon laquelle l’islam et la démocratie ne font pas bon ménage.

Certes, la transformation sociale et dans les pratiques, tout comme l’amélioration des conditions de vie de pans entiers de la population tel que rêvé par les “révolutionnaires” en 2011 se font toujours attendre, mais la Tunisie a montré qu’il est possible de dépasser un système qu’on croyait bloqué à jamais. Et qu’il est possible, dans cette sphère dite “arabo-musulmane” de ne pas être contraint au choix fatal : entre la “peste”, un régime autoritaire, et le “choléra”, un islamisme sectaire et rétrograde, de s’inventer, de changer de paradigmes et de faire de la politique autrement. Pour peu que son économie décolle, Tunis peut faire école. À soutenir.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00