Éditorial

L’heure des bilans

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Abrous OUTOUDERT Publié 17 Août 2021 à 10:02

Si la maîtrise des principaux foyers d’incendie, qui ont ravagé plusieurs wilayas du pays, notamment celle de Tizi Ouzou qui a été la plus meurtrie, constitue la fin d’un cauchemar pour les populations touchées dans ce qu’elles ont de plus cher, elle ne peut pas repousser le moment du deuil. Le deuil des proches happés par les feux allumés par des mains criminelles qui ont embrasé des régions entières. Pour quel dessein sinon celui de semer la mort dans les foyers de personnes humbles, attachées à leur terre ancestrale. 

Du jour au lendemain, elles se sont retrouvées amputées de ce qui constituait la famille et le lien. Comment ces familles feront-elles un jour le deuil quand elles viennent de perdre un espace de socialisation, à plusieurs niveaux : famille, village… ? Ce traumatisme collectif demandera beaucoup de temps pour s’estomper, plus que les années que mettront les oliviers calcinés à renaître de leurs cendres. Lyasmine, 26 ans, du village d’Ath Lahcene, a été une des premières martyrs à rendre l’âme dans un brasier de feu qui a encerclé son village. Sa bravoure a été de vouloir porter assistance à une non-voyante perdue dans l’enfer du feu. (Lire le reportage de notre envoyé spécial en P 2). 

Le jasmin renaîtra certainement à Beni Yenni. L’heure est au bilan qui sera évalué par un comité mis en place par le président de la République pour procéder à des indemnisations matérielles en plus d’une allocation financière d’un million de dinars pour les familles ayant perdu un proche. Au-delà de la somme qui sera octroyée, il y a lieu de signaler le geste de la République qui s’incline devant ces morts victimes de pyromanes qui devront, par contre, rendre compte devant la justice comme ceux qui se sont métamorphosés en zombies appartenant à un autre espace que le nôtre façonné dans le respect de la vie d’autrui. 

 


O. A.

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  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00