Éditorial

La longue attente

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Akli REZOUALI Publié 09 Juin 2021 à 00:59

Rabah  Karèche !  Nous  voici  donc  réduits  à  tenir  d’angoissantes comptabilités. Plus de cinquante jours de détention. De privation de liberté. Pour un écrit. Un article de presse. Nous comptons les jours. Espérons. Guettons quelques lueurs augurant de ta prochaine libération. Ta toute prochaine présence parmi les tiens. Parmi nous. Il est comme cela des épisodes de la vie où la détresse d’un seul individu devient l’angoisse de tous. Où même en liberté, l’on peut finalement éprouver cette horrible et incessante sensation d’être nous-mêmes enfermés. Simplement car l’un de nous l’est.

Pour avoir œuvré à remplir cette délicate mission qui fonde l’esprit et la finalité première de Liberté : “Le droit de savoir, le devoir d’informer”. La détresse collective qui s’empare de nos esprits est telle que nos débats et causeries deviennent parfois stériles. Nos disputes et discussions toutes byzantines. Pour Karèche et tous ceux qui sont privés de leur liberté pour de simples écrits ou de simples opinions, nous devons faire montre de lucidité, de clairvoyance et de bienveillance. Nous devons garder à l’esprit que seule leur libération et leur rétablissement dans leurs droits sont essentiels. Pour nous tous.

L’enjeu, tout l’enjeu, quels que soient les clivages et les divergences de conceptions et d’idées, est de les soutenir. Les défendre, jusqu’à les voir libres et jouissant pleinement de leurs droits. La priorité, toute la priorité, est d’éluder les confrontations d’ego et les hostilités gratuites et inutiles qui peuvent venir détourner l’opinion des causes prioritaires et communes. Celles ne déviant sous aucun prétexte de l’urgence de voir libérés les journalistes et militants pacifiques arbitrairement privés de leur liberté. Celles portant pacifiquement les revendications essentielles de libertés, de justice indépendante, d’État de droit et de démocratie respectueuse des différences et des lois.

Au moment où le pays est appelé à fédérer ses forces vives pour faire face à un contexte de crise majeure — à la fois économique, sociale et institutionnelle — l’enjeu est aussi de privilégier la voie de la raison, de l’apaisement politique et de la cohésion. En bannissant les choix répressifs. En consacrant les libertés fondamentales et les droits humains. En Libérant la presse.  En libérant Karèche.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00