Éditorial

La voix du peuple

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Akli REZOUALI Publié 17 Février 2021 à 00:52

Pour  entrevoir  une  issue  possible  et  plausible  à  la  crise  politique  et institutionnelle qui handicape la nation, il faudrait sans doute tourner les yeux plus vers la petite bourgade historiquement révolutionnaire de Kherrata. Par son ironie presque consubstantielle, l’Histoire nous astreint souvent à assumer ; comme autant de rappels à l’ordre, des parallèles événementiels semblables à des gifles qui viennent rompre brutalement nos communes et coutumières radicalités.

Des dizaines de milliers de citoyens manifestaient ainsi pacifiquement hier à Kherrata – berceau du sursaut révolutionnaire du 22 février – tandis que des dispositifs sécuritaires quadrillaient les artères de la capitale pour favoriser le passage de convois politiques diligentés pour un dialogue d’urgence, n’engageant vraisemblablement que les quelques interlocuteurs qui y prennent part.

Loin d’être un simple fait du hasard, la juxtaposition des deux événements offre, à bien des égards, des enseignements larges et vagues. Tandis que des citoyens manifestent leur malaise politique et social, les gouvernants se murent dans de sempiternelles démarches visant davantage à déformer qu’à écouter concrètement la voix du peuple.

Dès lors, l’impasse politique et institutionnelle qui entrave l’essor du pays depuis le recouvrement de son indépendance se perpétue et s’aggrave dangereusement à mesure que le pouvoir s’entête à concevoir le dialogue comme une démarche émanant d’en haut et tourner essentiellement vers ses propres besoins conjoncturels d’apaisement politique ou électoraliste.

En la circonstance, et au vu du message venu hier de Kherrata, l’initiative que mène actuellement le pouvoir en associant quelques personnages de la scène nationale, semble s’apparenter davantage à un énième monologue qu’à un véritable dialogue politique.

Un dialogue rendu pourtant urgent au regard des menaces géopolitiques et économiques qui pèsent désormais sur le devenir du pays. À quelques jours du 22 février, qui n’est pas une simple date de célébration mais de continuation évidente de l’éveil populaire – comme le préfigurent si bien les images impressionnantes de la marche pacifique d’hier à Kherrata –, les dirigeants politiques sont désormais appelés à entendre avant tout la voix plus qu’audible du peuple et à œuvrer à répondre concrètement à ses revendications légitimes de démocratie, de justice sociale et d’État de droit. La seule voie en somme pour un possible dialogue et une possible issue à l’impasse sociale et politique.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00