Éditorial

Le mélange des genres

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Hamid SAIDANI Publié 15 Mai 2021 à 00:06

Les partis politiques qui ont fait le choix de prendre part aux législatives du 12 juin prochain semblent encore sonnés par le rejet  massif  des dossiers de leurs candidats au point de réclamer du président de l’Autorité nationale indépendante   des  élections  l’ouverture   d’une  enquête.  16  formations parmi les plus en  vue  sur  la  scène  politique  ont, en effet été reçues, la semaine  dernière, à  leur  demande, par  Mohamed Charfi qui, en  fin  de compte, n’a pu  leur  donner  aucune  garantie  quant  au  repêchage  des candidatures exclues.

Ainsi, avec l’affaiblissement, voulu ou involontaire, des partis politiques dans cette  course, couplé  à  l’éruption  spectaculaire  des  listes  indépendantes, le pays risque  de  se  retrouver  avec  une  Assemblée  nationale  incolore, inodore et sans identité politique.  Pourquoi  cette  propension à favoriser la “société civile” aux dépens des partis politiques qui ont vocation à siéger dans les assemblées élues ? Certes, on sait que le niveau de popularité des partis n’a jamais été aussi bas pour différentes raisons qu’il  est  inutile de sérier ici.

Mais projeter une configuration de la première  Chambre parlementaire dominée par des  élus  non  structurés  et  qui  plus est, ne  peuvent, pour la plupart, faire valoir ni parcours ni formation politique, demeure, à tous points de vue, une absurdité.

Le Parlement est, dans tous les pays du monde, un espace politique par excellence. C’est là où se mènent les débats et les batailles politiques. Et par-dessus tout, c’est l’élection de l’APN qui préfigure la composante du gouvernement. Tout cela ne veut pas dire que cette assemblée s’est jusque-là acquittée de sa tâche de la meilleure des façons. Loin s’en faut. Elle a fini par devenir au fil du temps une simple caisse de résonance à l’action de l’Exécutif.

L’effort doit donc être plutôt recentré sur les moyens d’améliorer l’apport du pouvoir législatif à la vie de la nation et de redorer, ainsi son blason. Mais de là à envisager de lui substituer un amalgame bigarré de députés a fortiori dépourvus de connaissances élémentaires de l’action politique, il y a un pas que seuls, visiblement, nos gouvernants sont prêts à franchir.

À la fin, remplacer les députés issus de partis politiques par d’autres émanant de “la société civile” revient à reproduire la même configuration déjà en cours dans le  domaine  économique : s’appuyer  sur  les  start-up pour  développer l’économie aux dépens des entreprises. Un non-sens. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00