Éditorial

Le mythe d’un dinar fort

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Akli REZOUALI Publié 30 Mars 2021 à 09:32

La dévaluation continue du dinar pénalise non seulement le pouvoir d’achat des ménages, mais aussi la déjà très marginale compétitivité du secteur productif. L’essentiel de la production nationale dépend d’intrants importés en devises, d’où les incidences souvent lourdes de la moindre fluctuation des taux de change sur la profitabilité des entreprises. Du côté des ménages, l’impact de l’érosion de la valeur de la monnaie nationale est encore plus pesant. 

Il participe à raboter, parfois de manière brutale, le pouvoir d’achat des consommateurs par un renchérissement généralisé des prix à la consommation. Aussi bien ceux des produits achetés à l’étranger, qui constituent l’essentiel de l’offre disponible, que ceux des quelques biens transformés localement et dont les intrants et les marges de profit sont étroitement tributaires des cours des devises. Connu et admis de tous, le constat ainsi établi interpelle et inquiète surtout en raison de son caractère structurel et durable. 

La dévaluation en cours de la monnaie nationale, appelée à se prolonger au moins sur les deux ans à venir, reflète non pas une mauvaise conjoncture économique passagère, mais une déstructuration et une déliquescence profonde de l’économie nationale. Cotée désormais à plus de 140 DA pour un dollar et à plus de 165 DA pour un euro, la monnaie nationale a perdu plus de 50% de sa valeur en à peine quelques années de crise de rente pétrolière — car ce n’est que de cela qu’il est question.

Pour les “économistes orthodoxes”, la parité du dinar reste pourtant surévaluée, au regard du très mauvais état de santé économique et financier du pays. Il faudrait ainsi, selon eux, la déprécier encore au moins à 160 DA pour la rendre, un tant soit peu, réaliste. 

Pour d’autres, moins rigoristes, il serait plutôt néfaste de jouer sur la valeur de la monnaie et son taux de change dans une économie qui, en dehors du pétrole et du gaz, n’offre de toute façon aucune compétitivité à l’exportation.

La valeur réelle d’une monnaie ne pouvant être en définitive que le reflet de l’économie qu’elle représente, celle du dinar, en l’occurrence, n’est que le symptôme d’une mauvaise gouvernance qui devra désormais être structurellement remodelée. n

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00