Éditorial

Leçon…

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Akli REZOUALI Publié 05 Octobre 2021 à 10:33

Le message très diplomatique et subliminal que le FMI vient d’émettre à l’adresse des autorités algériennes, en dit long sur la vulnérabilité qui marque actuellement la situation générale du pays. Le FMI, dont l’Algérie n’est aujourd’hui qu’un membre ordinaire parmi 190 autres, n’a certes aucune conditionnalité à imposer au pays en termes de politiques économiques ou d’ajustements structurels à mettre en œuvre ou pas. Socle notoire du fameux système de Bretton Woods et de son libéralisme assumé et dominant dans le monde d’aujourd’hui, le FMI ne fait jusqu’ici que conseiller très techniquement et très diplomatiquement l’Algérie. Comme il le fait avec la Grèce, l’Argentine ou n’importe quel autre de ses membres, en vertu du fameux article IV de ses statuts. 

Or, les experts du FMI, au bout d’une mission ordinaire de deux semaines en Algérie, livrent des conclusions pour le moins inquiétantes sur l’état socioéconomique du pays. “La persistance des déficits élevés engendrerait des besoins de financement sans précédent, épuiserait les réserves de changes et présenterait des risques pour l’inflation et la stabilité financière”, prévient ainsi le Fonds au terme de ses consultations avec les responsables algériens. À analyser les premiers éléments du projet de loi de finances pour 2022, le gouvernement ne semble pas vouloir s’orienter vers une politique budgétaire rationnelle et pertinente, préférant, au lieu de cela, miser encore plus sur les mesures “court-termistes” à effet très immédiat et très éphémère. 

De fait, dans un contexte de rareté financière, les arbitrages budgétaires qui semblent être déjà opérés en faveur des dépenses de fonctionnement, vont, sans doute, se faire au détriment de l’équipement et de l’investissement. Et les déficits publics risquent ainsi de s’envoler très vite, sans que l’argent déployé apporte des solutions durables aux problèmes structurels et persistants de précarité sociale et d’absence de compétitivité économique en hors pétrole et gaz. Même si le gouvernement annonce quelques intentions favorables pour libérer l’acte d’investir et promouvoir le rôle du secteur privé. Laisser se creuser davantage les déficits publics et faire miroiter l’idée d’une nouvelle ère d’aisance pétrolière reviendraient, cependant, à tenter le diable, en gageant en même temps l’avenir déjà trop incertain des futures générations. En cela, le FMI ne fait aujourd’hui que conseiller l’Algérie de faire ce qu’il faut, pendant qu’il est encore temps, pour ne pas avoir à tomber de nouveau sous ses dures conditionnalités. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00