Éditorial

Les hyènes sont lâchées

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Hamid SAIDANI Publié 08 Juin 2021 à 09:11

C’est un vent de folie qui souffle sur le pays. Les discours choquants et provocants contre la Kabylie se suivent et se ressemblent… en toute impunité. Ils se banalisent même. Pour certains, c’est devenu le moyen de se donner une visibilité (politique). La mode du moment. Les hyènes sont lâchées. Certaines figures opportunistes profitent des largesses que leur offre la campagne électorale pour souffler sur le brasier du régionalisme le plus haineux afin de tenter de gagner la sympathie d’électeurs décidément trop incrédules à l’égard de la chose électorale.

Penser que c’est juste par opportunisme que ces politicards sans vergogne se font les porte-voix du discours haineux, voire raciste, c’est se tromper lourdement. Bien qu’elle ait pris une certaine ampleur ces derniers temps, cette rhétorique perfide aux relents de racisme primaire puise sa force dans la posture de certains hauts responsables de l’État, comme ce fut le cas du temps de l’ancien chef d’état-major de l’armée. Pour briser le Hirak qui commençait à “agacer” avec sa mobilisation sans faille, quelle meilleure arme utiliser contre le mouvement si ce n’est l’inusable méthode de “diviser pour régner”.

Certes. Mais la guerre déclarée, à partir de juin 2019, à l’emblème amazigh cachait en réalité une arrière-pensée bien plus sombre. À partir de là, en effet, une région du pays, la Kabylie, est pointée du doigt. La chasse contre tout ce qui vient de cette région du pays n’est pas une vue de l’esprit. Loin s’en faut. L’offensive n’était finalement pas limitée aux porteurs de l’étendard identitaire. La fameuse opération “Zéro Kabyle” lancée, en août 2019, à Mostaganem, lors d’un regroupement d’obscurs personnages, est toujours dans les esprits. La complaisance dont a bénéficié cette assemblée putride fait froid dans le dos. Aujourd’hui, deux ans après, le discours de la haine, sur les réseaux sociaux, dans les déclarations publiques, dans les médias…, semble curieusement jouir de la même mansuétude. Les institutions sécuritaires et judiciaires, habituellement promptes à réagir pour faire taire les voix discordantes au discours officiel, adoptent une posture de celui qui n’a rien vu, ni entendu.

N’est-ce pas cela qui, vraisemblablement, a contribué à encourager ces personnages sans foi ni loi à récidiver ? Pourquoi avoir promulgué en 2020 une loi criminalisant ce type de comportements pour ne, finalement, l’appliquer qu’aux hirakistes qui, eux, ont fait de l’unité nationale leur credo ? À l’évidence, il y a quelque chose de pourri, de très pourri, en “notre royaume”, qu’il s’agit d’endiguer avant qu’il ne soit trop tard. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00