Éditorial

Les voies de l’impasse

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Akli REZOUALI Publié 04 Mars 2021 à 09:01

La dernière prestation télévisuelle du président de la République laisse pour le moins dubitatif quant à l’aptitude des décideurs à concevoir une possible option de dialogue consensuel pour sortir de la crise. Rivée aux seules priorités d’un projet de normalisation forcée, l’attitude du pouvoir face à l’impasse politique alterne entre une volonté affichée d’escamoter les nouvelles réalités du pays et un rejet presque total d’une solution dont les termes ne seraient pas en phase avec ses propres besoins de continuité.

Toute offre de dialogue prend dès lors l’allure d’un simple monologue où ceux qui gouvernent ne se montrent disposés qu’au seul compromis de faire adosser à d’éventuels partenaires, des choix de gouvernance préalablement établis. Au sens du discours officiel, dont les contours ont été rappelés cette semaine à la télévision par le président Tebboune, toute critique, opposition ou divergence politique ne vaut que si elle intègre entièrement la feuille de route, les échéances et les règles de jeu préalablement édictées par le pouvoir.

À quoi pourrait, dès lors, rimer la concertation, sinon à bénir tout simplement la gouvernance en place ? Celle-ci ne pouvant du reste être contestée que sur quelques formes aux fins, surtout, de sauvegarder l’apparence d’une démocratie pluraliste et d’institutions agissant en parfaite souveraineté. Or, de ces conceptions difformes de la réalité nationale découle justement l’impossibilité d’une démarche de dialogue acceptable et à même d’ouvrir la voie à un déblocage de la situation politique et institutionnelle.

Dénier l’ampleur et le poids du mouvement révolutionnaire du 22 Février, comme semble le faire le pouvoir, est de nature à aggraver l’impasse politique. Tout comme le fait d’appréhender l’abstentionnisme électoral comme un simple incident “anecdotique”. Pourtant, à bien prendre la mesure de la grave crise politique, économique et sociale que vit l’Algérie, l’ouverture d’un cadre de dialogue qui ne soit ni biaisé ni préétabli par le pouvoir devient aujourd’hui une urgence incontournable.

Et elle est aussi bien pour le pouvoir en place que pour le mouvement du Hirak, l’enjeu étant de sortir de l’impasse pour entreprendre, enfin, de remettre le pays sur les bons rails. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00