Éditorial

Lever la suspicion

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Abrous OUTOUDERT Publié 01 Septembre 2021 à 10:16

Accepter un poste de gestionnaire dans une institution ou entreprise publique demande du courage et relève plus de l’aveuglement que d’un challenge pour dépasser “son seuil d’incompétence”, selon le principe de Peter. Toujours se surpasser, toujours viser plus haut dans la hiérarchie des responsabilités auraient pu être le credo de toutes ces compétences nationales qui en veulent. Malheureusement, le carcan bureaucratique et le cadre juridique tissé comme une toile d’araignée autour de l’esprit d’initiative ont fini par décourager les plus téméraires.

On se rappelle le coup médiatique des années 90 quand a été lancée la chasse aux sorcières des dirigeants d’entreprises publiques, avec comme Premier ministre Ahmed Ouyahia. C’est dire que la suspicion envers les cadres de l’État ne date pas d’hier, mais elle est encore présente et, par stratification, plus ancrée que jamais. Des serviteurs de l’État ont été mis en prison pour être relaxés trois années faute de preuves.

Aujourd’hui, après tant d’années de tergiversations à changer un texte de loi pour dépénaliser l’acte de gestion, le Président se voit contraint, et c’est à son honneur, de donner une instruction au ministre de l’Intérieur pour protéger les gestionnaires de l’administration locale en attendant l’abrogation du texte perfide contre toute enquête qui ne réunit pas des preuves concrètes de concussion.

Dans la foulée du Conseil des ministres, le Président a exhorté les banques à se réformer en se tournant vers les entreprises en acceptant le partage des risques avec l’investisseur porteur de tout projet créateur d’emplois, surtout en direction des jeunes.La révision du code communal est encore une fois à l’ordre du jour espérant que les modifications qui y seront apportées iront vers une plus grande autonomie de gestion et de prise de décision au niveau local, émanant plus d’un consensus approuvé et assumé par les concernés que par un oukase du wali ou de son représentant. 

Les communes ont démontré au cours de cet été meurtrier et de la pandémie de Covid-19  que le mot solidarité est une qualité de l’Algérien lorsque son proche a besoin de lui.Alors, pourquoi ne pas, dès à présent, faire le premier pas vers une démocratie participative qui a déjà commencé au niveau des communes ?

 


O. A.

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  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00