Éditorial

Mission et défi

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Karim KEBIR Publié 16 Mars 2021 à 23:09

Par certains aspects, la décision était prévisible, voire attendue : en vertu d’un décret présidentiel signé avant-hier, Farid Zineddine Bencheikh a été nommé directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), en remplacement de Khelifa Ounissi dont il a été mis fin aux fonctions. Comme souvent en pareilles circonstances et comme pour d’autres changements qui s’opèrent au sein de certains corps, le communiqué du ministère de l’Intérieur ne fournit aucun détail sur les raisons de ce subit changement qui intervient presque un mois après la reprise du Hirak. Nous ne saurons ni les motifs de la mise de fin de fonctions au désormais ex-DGSN ni les motivations sous-jacentes à l’arrivée du nouveau titulaire du poste.

Mais on peut y voir au demeurant la conséquence des pressions continues du mouvement populaire en faveur du changement à tous les échelons des institutions. Parce qu’intervenant à trois mois d’un scrutin pour l’heure controversé, la nomination du nouveau DGSN, au profil académique, issu de la “boîte” et bardé de surcroît de diplômes, à l’inverse de ses prédécesseurs, peut-il se décliner comme un message d’une nouvelle séquence du changement prétendument projeté dans les rouages de l’État ?

Trop tôt pour l’affirmer. Mais cette nomination intervient dans un contexte où ce corps de sécurité, éprouvé sans doute par deux ans de gestion d’un mouvement d’une ampleur inédite — sans compter les autres missions —, a vu son image écornée au regard de sa gestion parfois musclée de ce mouvement populaire, particulièrement lors des manifestations. Hier, des étudiants ont été violemment réprimés à Béjaïa, au lendemain d’une charge contre une tentative d’organisation d’une agora populaire. Lundi, des avocats d’Oran ont annoncé leur décision de porter plainte contre le corps de la police de cette ville, accusé de “violences contre les manifestants”.

Loin d’être exhaustifs, ces faits s’ajoutent à certains “incidents” survenus dans les enceintes des commissariats dont la presse avait fait écho ou à des scandales souvent étouffés. Si les défis, notamment sécuritaires, demeurent nombreux pour un corps qui a gravi des échelons dans la formation et les moyens, il lui reste sans doute à améliorer son image par un surcroît de formation, particulièrement aux droits de l’Homme et à la culture démocratique. Mais encore faut-il qu’il ne doive pas hériter et gérer les défaillances et les faillites des politiques.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00