Éditorial

Nécessaire rupture

  • Placeholder

Karim KEBIR Publié 15 Février 2021 à 00:14

Pour une surprise, c’en est sans doute une : le Front des forces socialistes (FFS), d’ordinaire réfractaire à toute initiative émanant du “pouvoir” lorsque celle-ci n’obéit pas à la “transparence et à l’éthique politique”, a concédé à rencontrer, à sa demande, comme  le précise  le  communiqué  du  parti, le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune.

Au  terme  de  cette rencontre, qui  n’a  pas  manqué, sitôt  divulguée, de provoquer un torrent de commentaires sur les réseaux sociaux, le FFS a indiqué avoir  appelé  le  Président  à  prendre  des  mesures  “politiques fortes”, dont la libération des détenus politiques et la levée d’entraves à l’exercice politique  et  médiatique, qui  rétabliront  la  confiance  des Algériennes et des Algériens et apporteront une réelle volonté politique pour établir le “changement souhaité”.

Aussi, met-il en exergue la nécessité  d’un  “dialogue  politique”  et  met en garde contre une nouvelle désaffection populaire en l’absence de “réponse aux revendications populaires” et en cas de tenue  de  nouvelles  élections dans un climat de tension et de violation des libertés politiques et s’il n’y a pas l’entame d’un processus politique et un  dialogue  global  avec des mesures d’apaisement concrètes.

À quelques jours de l’anniversaire du Hirak, dont les autorités semblent encore redouter  la  réédition, cette  initiative  peut  se  décliner, a priori, comme l’inauguration d’une nouvelle ère et une tentative de révision d’une “feuille de route”, maintenant qu’il est établi que le verrouillage politique et le tout sécuritaire n’ont pas atteint l’effet escompté : rétablir un peu de confiance et une crédibilité aux institutions, nécessaires au redressement du pays. Signe de défiance : la désaffection populaire lors du référendum sur la Constitution.

Aussi l’impasse intégrale dans laquelle se retrouve le pays, confronté plus que jamais à de multiples défis et en proie à une grave crise de confiance et politique, impose inévitablement l’ouverture d’un dialogue responsable avec   tous  les  acteurs  politiques  et  de  la  société  civile.   Elle  appelle  également à des mesures politiques audacieuses et  à  des  révisions  déchirantes  qui tranchent  avec  le  paternalisme,  le  populisme,  la  manipulation  et  la diabolisation de l’opposition dont a usé et abusé le pouvoir jusque-là avec les conséquences que l’on sait.

Mais reste la  question  fondamentale  dont  dépend  la  suite : existe-t-il une réelle  volonté  politique  chez  le  pouvoir  pour  aller,  enfin , à  un  véritable changement ? Trop tôt pour le dire. Car des consultations similaires  ont été éprouvées par le passé avec des résultats désastreux, connus de tous. Si la démarche ne s’inscrit donc pas dans une perspective de rupture, ni le pouvoir ni le FFS — qui mise ici sans aucun doute sa crédibilité — ne sortiront indemnes car le Hirak est toujours en attente de solutions à la mesure de son ampleur : le changement de système.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00