Éditorial

Opacité

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Arab CHIH Publié 23 Mai 2021 à 09:57

C’est un fait. La production d’une information statistique pertinente et fiable n’a jamais été le fort des gouvernements qui se sont succédé à la tête du pays. Mis à part l’intermède du ministère de la Planification marqué par la disponibilité de statistiques sur tous les domaines de la vie publique, l’on ne dispose plus d’assez de données sur l’état du pays en général et de son économie en particulier quand on n’a pas carrément empêché la production de cette statistique, en témoigne la mésaventure vécue par les experts de la Cour des comptes dont les rapports ont été quasiment mis sous scellés pendant tout le règne de Bouteflika, soit deux longues décennies. 

Pourtant, l’accès pour le citoyen algérien à l’information statistique est un droit consacré par toutes les Constitutions que s’étaient données les différents chefs de l’État sans parler des innombrables organismes créés (ONS, Cnes, CNS...), sans parler des ministères (Finances, Travail, etc) qui ont pour vocation de produire du chiffre. Dans la réalité, l’opacité règne en maître et les citoyens comme les experts ne disposent pas de données fiables et récentes, c’est-à-dire d’un tableau de bord sur la réalité économique et sociale. 

Même les chefs d’entreprise et les partenaires étrangers se sont toujours plaints de l’absence de visibilité. Cette opacité est-elle sciemment entretenue pour empêcher l’analyse froide et objective de l’action publique comme le laisse entendre le professeur des finances publiques à l’université de Tlemcen, Zine Barka, qui est allé jusqu’à assimiler ce black-out informationnel qui ne dit pas son nom à une “nouvelle gouvernance” ? Il reste que, sans statistiques, ô combien indispensables, l’on ne peut évaluer les performances comme les ratés des politiques publiques adoptées par les autorités, ni mesurer le niveau de développement atteint par le pays et encore moins planifier ou faire des projections. “La statistique est indispensable au développement économique”, avait très justement dit, en octobre 2010 à l’occasion de la Journée mondiale de la statistique, l’ancien secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. 

Et naviguer à vue, sans boussole ni repères, c’est aller droit dans le mur, c’est-à-dire recommencer indéfiniment l’échec cuisant et intégral des politiques volontaristes et démagogiques adoptées au lendemain de l’indépendance et condamner le pays à vivre dans le sous-développement. La solution ? Revenir à la norme, en politique comme en économie. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00