Éditorial

Planche de salut

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Hamid SAIDANI Publié 08 Mars 2021 à 23:53

Le dialogue est une vertu que d’aucuns considèrent comme le moyen de plus civilisationnel de régler les crises, les malentendus, les tensions. Pas seulement à l’échelle des individus. Elle l’est d’autant plus dans les conflits qui peuvent surgir au sein même d’un État ou entre les États. Mais afin qu’un tel processus aboutisse à des résultats à la hauteur des espérances des parties engagées, il apparaît indispensable que, de part et d’autre, puisse réellement exister un minimum de volonté de résoudre les contentieux en suspens. Il va sans dire que c’est lors des brouilles et autres désaccords que le besoin de faire appel au dialogue politique se fait le plus sentir.

Dans notre pays, l’histoire montre que cette vertu rime bien plus avec manœuvres dilatoires qu’avec la recherche de solutions permettant de dépasser les impasses continuelles qui caractérisent la scène nationale. Cette façon de concevoir le dialogue politique, juste comme un moyen de gagner du temps face à une pression de plus en plus insoutenable provenant de la société, colle comme une seconde peau aux pouvoirs successifs.

C’est que la sincérité a toujours manqué à l’appel. On a vu ce qu’il est advenu des consultations politiques lancées en 2011 par le président déchu, lui qui assurait qu’il avait l’intention d’entreprendre des réformes politiques approfondies. Le temps a, finalement, démontré que la démarche n’avait rien de fortuit et tendait uniquement à absorber la tension politico-sociale née de l’éruption des révoltes du Printemps arabe et des inquiétudes que ce vent de colère a fait souffler sur toute la région. Mais passée cette zone de turbulences, le pouvoir se replace et ignore de nouveau les clameurs s’élevant de la société. Plus près de nous, un autre épisode de ce dialogue qui n’est jamais allé au bout et qui laisse s’accumuler les problèmes censés être réglés en un quart de tour.

En assurant l’intérim de la présidence de la République après le retrait de Bouteflika, le même Bensalah entreprenait une série de consultations. Mais alors que la rue réclamait le départ de toutes les figures du système, le pouvoir imposait, lui, une feuille de route tendant à organiser une présidentielle. Le dialogue entamé est ainsi balayé par un énième coup de force contre les institutions elles-mêmes. Le président Tebboune avait lui aussi tendu la main au Hirak après son élection à la magistrature suprême. Une fois de plus, ce dialogue n’a pas eu lieu. Pourtant, le temps presse pour désamorcer la crise multidimensionnelle qui menace de tout emporter sur son passage. Un vrai dialogue politique franc, sincère et responsable apparaît comme la seule planche de salut. 

 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00