Éditorial

Pouvoirs et institutions

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Akli REZOUALI Publié 21 Décembre 2021 à 23:24

La Banque d’Algérie, banque centrale, mère des banques et institution censée être autonome, livre enfin à l’opinion publique un point de situation fiable sur la conjoncture monétaire et financière du pays. Cet exercice de communication, devenu presque une tradition du temps de l’ancien gouverneur Mohamed Laksaci, avait, en effet, cessé d’être depuis pratiquement trois ans. 

Le fait n’est pas si anodin ! Car en contexte de gouvernance rationnelle, de transparence et de démocratie, une banque centrale, à l’instar de la Banque d’Algérie, doit régulièrement aiguiller et en toute indépendance la politique économique, monétaire et financière du pays. Sans nulle complaisance, ni arrière-pensée politicienne. 

C’est que par vocation, la Banque d’Algérie, comme ses consœurs à travers le reste de la planète — la Banque centrale européenne, la Réserve fédérale américaine ou autres —, doit avoir à la fois le devoir et le pouvoir de transcender tout enjeu politique ou électoraliste pour veiller en toute circonstance à la pertinence des politiques financière et monétaire du pays à moyen et plus ou moins long terme. 

La Banque centrale, pour bien en situer les rôles à la fois complexes et fondamentaux, est tenue, de par la loi, de veiller sur autant d’enjeux que la valeur du dinar, le système bancaire — dont peut dépendre la sécurité du pays —, l’épargne nationale en devises (réserves de changes) et la conduite d’une politique monétaire à la fois favorable à l’investissement et à même de contenir l’inflation. Des rôles si engageants et déterminants pour le devenir même de la nation. 

Ce pourquoi, ils ne peuvent être assumés et remplis pleinement et en toute rigueur sans une autonomie réelle et légalement consacrée de la Banque centrale. Par leur réalisme et leur rigueur apparents, les chiffres livrés hier par le gouverneur de la BA, notamment ceux relatifs à l’inflation des prix, laissent aspirer à une gouvernance où les enjeux à long terme pourraient enfin prendre le dessus sur les considérations conjoncturelles. Une gouvernance où la continuité et la crédibilité des institutions prévaudraient inconditionnellement et définitivement sur les pouvoirs et les mandats des équipes dirigeantes. ■

 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00