Cette fois-ci, le glas a sonné la mort imminente du FLN. En témoignent, et à charge, les images qui inondent les réseaux sociaux où l’on voit le siège central d’Hydra pris d’assaut par des militants déchaînés. Des images que l’on prendrait, n’était l’endroit, pour une guerre de bandes de jeunes des cités surpeuplées. Triste image d’une formation politique qui a régné en situation de monopole de l’Indépendance à 1989. Il a personnifié l’État jusqu’à lui prendre sa place et fut durant de longues années le Parti-État.
Les résolutions issues de ses congrès, jusqu’au 6e, tenu en novembre 1988, constituaient la feuille de route de l’Exécutif. Avec le pluripartisme, le FLN perd sa suprématie, et c’est la descente aux enfers qui commence avec des secrétaires généraux cooptés par le clan en position de force du moment. C’est le début des coups d’État et des coups fourrés, l’appel à la “justice de nuit”, aux dobermans, pour plonger ensuite dans des affaires de corruption que la justice a rattrapées, mais pas encore jugées. Le summum de l’absurde a été atteint lorsqu’a été organisée à la Coupole du 5-Juillet la partie “cachir” pour sanctifier un cadre représentant une personne absente. Tous ces errements ne pouvaient qu’aboutir à un rejet naturel, pour les uns, et viscéral, pour les autres, de ce Front de libération nationale créé en octobre 1954 par les historiques de la Révolution pour accompagner et orienter la lutte armée qui sera déclenchée un mois plus tard.
Que reste-t-il de ce parti pivot aujourd’hui ? Rien, si ce n’est le fonds de commerce pour continuer à exister, sauf que le temps de la légitimité historique remonte à près de soixante ans et que les initiateurs de cette œuvre grandiose ont été trahis.
Pour préserver ce symbole, car c’en est un, de la lutte de Libération nationale, il est urgent, pour la nation tout entière, de le récupérer pour sauvegarder le Front de libération nationale originel en le mettant au musée. Pour la mémoire de ceux qui l’ont créé.
O.A