Éditorial

Protéger Sonatrach…

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Akli REZOUALI Publié 29 Juin 2021 à 23:16

Quand Sonatrach va mal, l’Algérie va mal. Il est ainsi des vérités qu’il faut toujours savoir ne pas perdre de vue. La compagnie nationale des hydrocarbures est en effet la seule entreprise algérienne qui fait véritablement gagner des devises au pays. Les tristes quatre à cinq petits milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures que les pouvoirs publics projettent de réaliser dès cette année ne suffiront sans doute pas à couvrir ne serait-ce que les plus incompressibles de nos importations. Bon an, mal an, l’Algérie affiche un revenu d’à peine 2 à 2,5 milliards de dollars de recettes d’exportations en hors gaz et pétrole. Le reste, soit moins d’une trentaine de milliards de dollars — contre plus de soixante avant le contre-choc pétrolier de la mi-2014 et la crise sanitaire de 2020 — est le fait de la seule Sonatrach. 

Le secteur privé qui génère le gros de la très maigre recette du pays en hors hydrocarbures, se perd, quant à lui, dans d’inextricables labyrinthes politico-administratifs qui l’empêchent déjà d’investir à l’échelon local pour pouvoir ensuite prétendre à gagner en compétitivité à l’international. Entre absurdités bureaucratiques, rigidités du système de change, archaïsme bancaire et autres contraintes de tous ordres, l’acte d’exporter et, à la base, celui même d’investir, est pour le moins très complexe, voire parfois “téméraire”, en Algérie. 

Autant pour les capitaux nationaux que pour ceux non-résidents. Si la diversification de l’économie nationale et l’indispensable “sortir” du tout pétrole et gaz demeurent à coup sûr l’enjeu majeur auquel doit tendre le pays pour espérer avoir un avenir, il reste que cette finalité, mille fois remise à plus tard depuis l’Indépendance, ne peut se réaliser que dans des échéances plus au moins longues. Dès lors, l’orthodoxie économique dicte avant tout l’urgence ; toute prioritaire, de veiller au moins dans une première phase, à bien protéger le secteur des hydrocarbures qui jusqu’ici reste la seule force reconnue de l’économie algérienne. Sortir de la dépendance au pétole et au gaz n’est pas chercher à s’en passer, car ils constituent assurément la seule niche de compétitivité extérieure et la seule source de devises qui peut permettre à terme de financer un possible processus de diversification économique. 

“Il va falloir protéger Sonatrach et Sonelgaz et renforcer leur rôle dans la relance du développement économique du pays”, nous confiait il y a quelques mois l’ex-ministre de l’Énergie, Abdelmadjid Attar. C’est que Sonatrach, comme l’indiquent ses états de gestion et ses bilans, est aujourd’hui loin d’aller bien. Et ne pas s’en alerter, c’est scier la branche de l’arbre sur laquelle l’on est encore assis. n

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00