Éditorial

Redéploiement

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Karim KEBIR Publié 28 Juillet 2021 à 19:13

Cela s’apparente par certains aspects à un nouveau redéploiement dans un contexte national et régional pour le moins compliqué. C’est peut-être là la première lecture qu’il convient de faire sur la tournée du chef de la diplomatie algérienne dans certaines capitales africaines. Après Tunis, Ramtane Lamamra était hier en Éthiopie avant de se rendre en Égypte. Cette tournée, la première depuis son retour aux affaires, intervient dans la foulée d’une série d’entretiens avec notamment le chef de la diplomatie turque, l’envoyé spécial des Nations unies pour la Libye et le sous-secrétaire d’État adjoint américain aux affaires du Proche-Orient, Joey Hood.

Elle survient également parallèlement à la visite en Algérie du président du Conseil présidentiel libyen. Même si elle participe a priori d’une activité diplomatique somme toute normale, il n’en demeure pas moins qu’elle charrie en filigrane cette volonté d’Alger de reprendre la main sur certains dossiers touchant directement à sa sécurité, comme c’est le cas pour le dossier libyen, et de se replacer sur un échiquier marqué par des chamboulements géostratégiques.

 L’enjeu est d’autant plus vital que le pays se retrouve au milieu d’une espèce de cercle de feu : grossières provocations du Maroc, incertitudes politiques en Tunisie après les dernières décisions du président Kaïs Saïed, fragilité du processus de réconciliation en Libye et situation sécuritaire erratique au Sahel. Il se retrouve aussi au cœur d’enjeux géostratégiques aux relents de guerre froide comme le révèlent ces tensions cycliques dans la région qu’entretiennent des lobbies et des puissances étrangères.

Plombée par les chamboulements politiques au plan interne durant les deux dernières années et la crise sanitaire, l’action diplomatique, en dépit de la persistance de certaines fragilités, se devait d’être proactive maintenant que les menaces se font plus pressantes et deviennent préoccupantes, comme l’a révélé la récente affaire Pegasus. Et c’est peut-être à l’aune de tous ces enjeux que se décrypte l’offensive d’Alger, particulièrement en direction de son voisinage immédiat, mais aussi en Afrique, sa profondeur naturelle.

Parce que souvent soumise aux soubresauts de la politique interne, la redynamisation de l’action diplomatique gagnerait sans doute en efficacité en reflétant le désir profond exprimé par les Algériens au changement. Un désir qui ne s’accommode pas d’atermoiements.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00