Éditorial

Réformes et défiances

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Akli REZOUALI Publié 27 Mai 2021 à 09:39

À s’en tenir aux annonces répétées du ministre des Finances, le processus de démantèlement du dispositif public des subventions devra prendre effet dès le second semestre de cette année. Une intention que confirme très clairement le texte d’ordonnance du projet de loi de finances complémentaire pour 2021 qui n’attend désormais plus qu’à être signé et publié au Journal officiel.

À travers une disposition toute laconique, ledit texte prévoit en effet une modeste enveloppe budgétaire de 50 milliards de dinars en guise de compensation monétaire au profit des ménages, dans le cadre, y est-il précisé, “de la réforme des subventions qui pourrait intervenir au second semestre de 2021”. À bien comprendre le contenu de cette mesure, l’idée serait ainsi d’instaurer, au profit de certaines catégories de ménages bien ciblées, une espèce de complément de pouvoir d’achat au lieu et place des subventions généralisées, soit le même schéma mis en avant depuis plusieurs années sans jamais connaître ne serait-ce qu’un début de mise en place.

Si elle constitue en soi une orientation budgétaire logique et sans doute nécessaire, la mise à plat du dispositif des subventions généralisées ne reste pas moins techniquement complexe à concrétiser et surtout politiquement et socialement périlleuse, voire inopportune en cette conjoncture précise. Aux plans technique et logistique, il serait sans doute très peu aisé d’établir un fichier suffisamment transparent et rigoureux pour répertorier les ménages réellement éligibles à l’aide de l’État. Dans un pays, où l’outil statistique est plutôt médiocre et où “le panier de la ménagère” qui sert de base aux mesures de l’inflation, reste en parfait décalage avec la réalité du pouvoir d’achat, il n’est pas non plus évident de convenir d’un juste niveau de complément de revenu à fixer pour compenser les ménages défavorisés.

Si de telles contraintes techniques peuvent cependant être atténuées, voire complètement levées, celles liées en revanche au contexte social, institutionnel et politique risquent de rendre impossible ce projet de ciblage de l’action sociale de l’État. L’on ne peut, en effet, mettre en place des ajustements et des réformes structurelles impopulaires sans un minimum d’adhésion et de confiance des citoyens envers les institutions et ceux qui les dirigent. Et c’est là justement la plus grave crise qui pèse aujourd’hui sur le pays et son devenir. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00