Éditorial

Rétablir la confiance, d’abord

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Hamid SAIDANI Publié 05 Mai 2021 à 23:57

À mesure que les réserves de change fondent comme neige au soleil, le gouvernement se retrouve bousculé par les besoins de plus en plus importants exprimés par la société. Cet amenuisement des finances à un moment où l’économie subit de plein fouet les contrecoups d’une crise sanitaire éprouvante met à rude épreuve les autorités qui doivent trouver les ressources nécessaires, d’abord, pour combler le déficit de la balance commerciale et, ensuite, pour entretenir le train de vie toujours aussi fastueux de l’État.

Cette pression grandissante a poussé le ministre des Finances à lancer un appel aux opérateurs “en possession de grandes sommes d’argent”, à les “déposer au niveau des banques”. Cet appel, qui est en réalité une nouvelle sollicitation en la matière, a-t-il des chances d’être entendu ? Rien n’est moins sûr en l’état actuel des choses. Et pour cause. La crise multidimensionnelle que traverse le pays est d’essence politique par excellence.Sans une relation apaisée et complémentaire entre la société et les institutions, il sera, en effet, difficile d’entreprendre quoi que ce soit.

Les  expériences  passées  ont  montré  à  quel  point  cette  exigence  est primordiale. Le ministre des Finances n’est pas sans savoir le sort réservé par les  Algériens  aux  différentes  initiatives  lancées  par  les  précédents gouvernements dans le but de renflouer les caisses des banques ou de l’État avec l’argent de l’épargne.

On se souvient du fameux dispositif de mise en conformité fiscale volontaire, lancé en 2015 pour bancariser l’argent de l’informel et qui a fini par tourner au fiasco. Cet échec s’est ensuite reproduit, une année après, avec l’emprunt obligataire pour la croissance économique mis en place en 2016.

Il avait fallu une mobilisation des clientèles du système terrées dans le puissant Forum des chefs d’entreprise et les injonctions du gouvernement aux institutions bancaires et des assurances pour sauver l’opération du bide auquel elle était vouée. Le bon sens voudrait donc que les questions politiques soient prises en charge en priorité pour permettre une détente et un apaisement social qui puisse ouvrir la voie à une mobilisation générale dans la voie du développement du pays. Et pour garantir cette fédération des énergies autour d’un projet commun de construction du pays, le rétablissement de la confiance entre le citoyen et l’État demeure une condition essentielle.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00