Éditorial

Se noyer dans un verre d’eau

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Akli REZOUALI Publié 19 Janvier 2021 à 23:25

La santé économique et sociale de l’Algérie continue à fortement se détériorer. L’enjeu, ici, n’est surtout pas de verser dans la sinistrose, l’alarmisme et le défaitisme… N’en déplaise à ceux qui voient, tout le temps et partout, des incendiaires et des pyromanes dans la presse indépendante, les réseaux sociaux ou tout autre moyen d’expression libre.

L’idée, l’opinion et les courants contraires construisent souvent les grands devenirs et les grandes nations, tandis que les conformismes, l’unicité, les rigidités et les subjectivités inintelligentes finissent toujours par ruiner les plus grandes ambitions et les plus grands projets.

Or, pour notre pays qui va au-devant d’une grave crise financière et économique ; donc forcément sociale et politique dans ses implications et ses prolongements ; le fait est que le système de gouvernance en place donne plus l’impression de se noyer dans un verre d’eau plutôt que d’avoir pris la pleine mesure des urgences et des risques socio-économiques auxquels il faudrait se presser de faire face. Avant que ne s’épuise le maigre matelas de réserves officielles de change !

Cette épargne en devises, qui caracolait il y a moins d’une décennie à plus de 190 milliards de dollars, n’est plus que de quelque 40 à 50 milliards aujourd’hui et bientôt ne suffira guère à couvrir plus de trois mois d’importations d’ici à l’année prochaine.

Ce même matelas accumulé par la seule grâce du pétrole cher durant la décennie précédente aura aussi justifié ; telle une malédiction, toute la boulimie dépensière et tous “les comportements gaspilleurs et corrupteurs” qui ont mené le pays à la situation de crise qu’il tente de traverser actuellement.

L’erreur fatale serait aujourd’hui de répéter les mêmes erreurs, de rester dans les mêmes logiques de gestion rigide et de consommer le peu d’épargne en devises qui demeure encore, sans prévoir en urgence de réelles stratégies de réformes et d’ajustements, y compris celles qui pourraient s’avérer politiquement périlleuses et socialement douloureuses.

L’erreur fatidique serait aussi de continuer à tourner en rond et à tourner le dos aux enjeux structurels et profonds, en polémiquant sempiternellement sur des questions aussi anodines que la simple distribution de lait en sachet subventionné ou encore l’importation de quelques quotas d’automobiles neuves.

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00