Éditorial

Sombre histoire

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Abrous OUTOUDERT Publié 16 Octobre 2021 à 11:01

Des dizaines de dates marquent la lutte de Libération nationale que la nation algérienne commémore, depuis 1962, dans le recueillement. Celle du 17 Octobre 1961 en fait partie de par le souvenir de la sauvagerie contre des travailleurs émigrés sortis manifester pacifiquement contre le couvre-feu qui a été décrété par les autorités françaises d’alors. Des centaines d’Algériens, force de travail à bon marché, d’une économie française chancelante, ont fait l’objet d’une répression abjecte, en plein Paris, par la police du sinistre préfet Papon, exécutant d’un ordre venant de la plus haute hiérarchie.

L’indépendance du pays était inéluctable grâce au sacrifice de ses millions de martyrs. Ce “pogrom” faisait partie des dernières cartouches d’une France qui assista à l’effondrement de son empire colonial comme un château de cartes. Ce massacre, à ciel ouvert, poitrines contre mitrailleuses, qui relève plus de la pathologie que d’un acte de guerre, a signé la fin d’une vision colonialiste en déshérence et l’isolement de la France par les instances des Nations unies qui ont reconnu la justesse de la cause algérienne et le lourd tribut payé pour son droit à l’indépendance. Cette célébration qui intervient quelques jours seulement après la sortie du président français, visant, selon toute vraisemblance, à satisfaire un ego et une ambition personnelle, a permis aux Algériens, toutes tendances confondues, de se rappeler qu’une certaine vision néocolonialiste subsiste toujours. 

Le 18 octobre 2021, soit dans deux jours, les archives jalousement gardées livreront les secrets et les non-dits de ce qui s’est passé. La boîte de Pandore aura probablement beaucoup de choses à livrer aux historiens pour écrire cette sinistre page de la colonisation française en Algérie, en attendant de connaître l’ampleur des méfaits que la nation a subis, dans sa chair. On peut jouer de tout sauf de l’honneur d’un pays qui a payé cher son indépendance et d’une nation plus que millénaire dont les faits d’armes attestent de son existence même du temps de la… Gaule. C’est par certains égards le message qu’ont tenu à délivrer deux jeunes étudiants algériens en France ayant rencontré Emmanuel Macron lors du déjeuner de l’Élysée portant sur le dialogue mémoriel. 

 

 

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  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00