Éditorial

Thérapie de choc

  • Placeholder

Karim KEBIR Publié 30 Mai 2021 à 23:44

Le constat établi par les coordinateurs de l’Alliance nationale de lutte contre le cancer fait froid dans le dos. Des patients condamnés à la mort faute de prise en charge appropriée. Non pas par manque de moyens, du moins dans une certaine mesure, puisque des sommes astronomiques ont été allouées par les hautes autorités de l’État, dans le cadre du plan anticancer, pour la construction de structures spécialisées et les moyens y afférents, mais en raison, si l’on se fie aux problèmes égrenés par ces coordinateurs, à une gestion pour le moins approximative. Sinon comment expliquer que des accélérateurs linéaires acquis en monnaie sonnante et trébuchante se retrouvent en panne. 

À cela s’ajoutent les longs délais d’attente des patients pour l’obtention d’un hypothétique rendez-vous, le manque de consommables, la rupture des traitements et l’absence de soins palliatifs. Il y a aussi les tribulations auxquelles sont confrontés certains patients, compte tenu de certains prix prohibitifs pour accéder à des soins dans des structures privées. Loin d’être une surprise, ce constat déjà évoqué par le passé par de nombreux professionnels du secteur jette une lumière crue sur deux aspects qui semblent constituer le talon d’Achille du secteur de la santé, mais aussi d’autres secteurs : l’organisationnel et l’humain. 

Dans ce contexte, la question de la maintenance des appareils, du stockage des médicaments ou encore la formation des gestionnaires se posent avec acuité. Mais au-delà, il lève le voile sur un système de santé national fragile, voire délétère, dont les lacunes, les insuffisances et les tares ont été révélées au grand jour par la pandémie de Covid-19. Tel que conçu, configuré et géré, malgré l’existence de compétences, notre système de santé ne répond plus aux exigences des enjeux sanitaires. Et rien de plus emblématique que la situation de ces patients, souvent les plus nantis, qui préfèrent se soigner dans des structures étrangères.

En s’engageant, il y a une année, à revoir le système de santé national, Abdelmadjid Tebboune a sans doute pris toute la mesure de la régression du secteur. Mais si l’entreprise semble aujourd’hui contrariée par la gestion de la Covid, il reste que le secteur, malade, a besoin d’une véritable thérapie de choc. Il y va de la santé et de la vie des Algériens. 

 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

    • Placeholder

    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00