Éditorial

Un bac déprécié

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Arab CHIH Publié 20 Juin 2021 à 09:45

C’est le jour J pour plus de 731 000 élèves qui passent, à partir d’aujourd’hui, les épreuves du baccalauréat contre 637 538  la session dernière. Sésame pour les études universitaires et l’obtention d’un diplôme supérieur, le baccalauréat a toujours exercé une sorte de fascination sur les élèves comme sur leurs parents, voire sur toute la société. C’est que pour les familles, compter un ou plusieurs bacheliers est un motif de fierté, mais aussi de gratification sociale. Dans l’imaginaire de beaucoup d’Algériens, dans le passé du moins, ce diplôme permet à son détenteur d’acquérir un bagage intellectuel et d’assurer son avenir professionnel.

La réalité est malheureusement tout autre. Le bac ou le diplôme supérieur est loin de constituer un atout sur le marché de l’emploi et, faute de débouchés professionnels dans leurs spécialités, un nombre important d’universitaires se rabattent sur de petits métiers pour gagner leur vie ou quittent carrément le pays. Selon des chiffres publiés en décembre 2019 par l’Office national des statistiques (ONS), les diplômés du supérieur et ceux de la formation professionnelle représentent plus de 54% des chômeurs. Autrement dit, le baccalauréat est loin de constituer pour son détenteur une assurance tout risque contre le chômage.   

Pis encore, le bac ou même les études universitaires ne suffisent plus au jeune étudiant à acquérir des connaissances scientifiques poussées qui lui seront utiles dans sa vie active, et encore moins un niveau intellectuel élevé, soit un esprit critique pour mieux appréhender les réalités qui l’entourent et y influer. Autrement dit, même avec un diplôme supérieur, le jeune Algérien est intellectuellement désarmé. 

C’est que la qualité de l’enseignement prodigué par l’école et l’université algériennes est, de l’avis de beaucoup de spécialistes,  très faible. “L’école algérienne est sinistrée”, avait asséné en 1992 déjà le père de la Révolution algérienne, Mohamed Boudiaf. Et depuis la descente aux enfers n’a, malheureusement, fait que s’aggraver. Conséquence : le bac est déprécié et a perdu de son prestige passé. Comment y remédier ? Faire retrouver à l’école algérienne, détournée des années durant de sa vocation scientifique et civique pour en faire un appareil idéologique, sa mission première : distiller le savoir et former le citoyen de demain. 

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00