Éditorial

Une exception algérienne

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Hamid SAIDANI Publié 13 Avril 2021 à 23:45

Les chiffres liés à la pandémie de coronavirus en Algérie semblent se stabiliser ces derniers mois de façon durable, poussant les autorités à alléger considérablement le dispositif de confinement. Certes, il est, à l’évidence, trop tôt pour crier victoire, car l’on continue à enregistrer tout de même une moyenne d’une centaine de nouveaux cas quotidiennement à l’échelle nationale. Ce qui veut dire que le virus circule toujours et que l’on n’est jamais à l’abri d’une nouvelle flambée des contaminations. Mais pour le moment, il faut retenir que le niveau de transmission reste gérable, surtout que, dans leur grande majorité, les cas sont bénins.

Une tendance qui tranche complètement avec ce qui se passe à travers le monde où la pandémie continue de faire des dégâts avec, notamment, l’émergence de nouveaux variants du virus encore plus contagieux et plus sévères. Ce qui a induit un durcissement des mesures de confinement. La stabilisation de la pandémie en Algérie demeure une énigme, surtout que la quasi-totalité des activités ont repris et les commerces rouverts. Il faut ajouter à cela les écoles et les universités qui accueillent depuis plusieurs mois élèves et étudiants, bien qu’à mi-temps. Le relâchement de la vigilance par rapport aux mesures de protection est ahurissant dans la rue, les commerces, les marchés. La reprise des marches du Hirak à travers le pays aurait pu elle aussi provoquer une remontée des cas de contamination.

La campagne de vaccination lancée tambour battant ne se déroule finalement pas comme prévu. Les quantités de vaccins distribuées demeurent limitées et les personnes vaccinées ne sont pas légion. Mais tout cela n’a finalement pas eu d’incidence sur la courbe pandémique. Comment est-ce possible ? Peut-on parler “d’exception” algérienne ? Même les spécialistes en épidémiologie se perdent en conjectures par rapport au phénomène. Certains d’entre eux évoquent l’acquisition d’une immunité collective, comme l’a expliqué, récemment, le Pr Kamel Djenouhat. Mais d’autres experts ne sont pas de cet avis, à l’image du président de l'Agence nationale de la sécurité sanitaire, le Pr Kamel Sanhadji. Quelle que soit finalement l’analyse que font les uns et les autres de cette “spécificité” algérienne, l’essentiel est qu’elle dure le plus longtemps possible et qu’elle nous épargne les tourments d’un système de santé décidément en faillite.  

  • Editorial Un air de "LIBERTÉ" s’en va

    Aujourd’hui, vous avez entre les mains le numéro 9050 de votre quotidien Liberté. C’est, malheureusement, le dernier. Après trente ans, Liberté disparaît du paysage médiatique algérien. Des milliers de foyers en seront privés, ainsi que les institutions dont les responsables avouent commencer la lecture par notre titre pour une simple raison ; c’est qu’il est différent des autres.

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    Abrous OUTOUDERT Publié 14 Avril 2022 à 12:00