L’Algérie profonde Bouzeguène

L’abattoir communal à l’abandon

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NATH OUKACI Kamel Publié 15 Mars 2022 à 09:52

Les abattoirs sont ouverts 5 jours sur 7, alors que celui de Bouzeguène ne reste ouvert que 3 jours sur 7. © D.R
Les abattoirs sont ouverts 5 jours sur 7, alors que celui de Bouzeguène ne reste ouvert que 3 jours sur 7. © D.R

Les bouchers, dans leur majorité, pointent du doigt l’APC qui, pour eux, est responsable de la fermeture de cette structure économique importante, où l’insalubrité causée par le manque d’eau a fini par avoir le dernier mot.

L’unique abattoir communal dans la daïra de Bouzeguène est fermé depuis près d’une année, au grand dam des bouchers la région. La mort dans l’âme, les bouchers exerçant au niveau de la daïra de Bouzeguène ont continué, pendant quelque temps, à fréquenter les lieux, espérant une hypothétique amélioration, alors que d’autres ont vite décidé de se tourner vers d’autres abattoirs, notamment ceux d’Azazga et de Mekla, auxquels il faut ajouter celui de Chemini, une proche commune relevant de la wilaya de Béjaïa. 

C’est véritablement un coup dur pour ces bouchers qui doivent supporter d’autres frais, mais aussi pour l’APC de Bouzeguène qui se voit privée de substantielles ressources financières. “Nous avons supporté une situation intenable durant plusieurs années. Les conditions d’hygiène au niveau de l’abattoir ne cessaient de se dégrader en l’absence d’eau qui se faisait rare. Certes, l’APC alimente l’abattoir avec un camion-citerne ,mais en été, c’est l’enfer et c’était l’une des causes qui faisaient fuir les bouchers”, nous a expliqué un boucher du chef-lieu, qui immole ses taureaux dans un abattoir d’Azazga. 

Cette situation n’est pas du goût des bouchers qui, même s’ils trouvent de meilleures conditions d’abattage dans des abattoirs modernes, doivent supporter d’autres frais de transport des animaux vers les structures d’abattage et pour l’acheminement de la viande vers les boucheries. Les bouchers, dans leur majorité, pointent du doigt l’APC qui, pour eux, est responsable de la fermeture de cette structure économique importante. 

“Le manque d’entretien de l’abattoir nous a poussés à partir ailleurs. Outre le manque d’hygiène, nous attendons, parfois, durant plusieurs heures pour voir arriver le vétérinaire, pour contrôler et valider notre marchandise”, se désole un boucher de Bouzeguène. Tous nos interlocuteurs ont, par ailleurs, dénoncé le nombre réduit de jours ouvrables de l’abattoir de Bouzeguène. 

Dans toutes les communes, les abattoirs sont ouverts 5 jours sur 7, alors que celui de Bouzeguène ne reste ouvert que 3 jours sur 7. “C’est tout ce concours de circonstances qui a conduit à la fermeture de l’abattoir de Bouzeguène où rien ne marche”, reconnaissent tous les bouchers. Aujourd’hui, quatre gardiens de l’APC se relaient au niveau de l’abattoir, alors qu’il n’y a pratiquement rien à surveiller. L’abattoir est dans un état de décrépitude avancé. Le moteur de la chambre froide a été démonté et gardé à l’APC. Nous avons appris que cette précaution a été prise, parce qu’il y a quelques années le moteur de la première chambre froide aurait été subtilisé. 

Si dans d’autres communes des abattoirs ultramodernes ont été construits par des investisseurs privés, offrant des prestations attrayantes et faisant profiter l’APC par la rentabilité, d’une part, et par la fiscalité, d’autre part, ce n’est malheureusement pas le cas à Bouzeguène. Les nouveaux élus de l’APC comptent, en tout cas, prendre en charge cet abattoir pour faire revenir tous les bouchers et, pourquoi pas, en ramener d’autres. Une quinzaine de taureaux sont immolés chaque semaine à 1 000 DA la bête, en plus des taxes indexées sur le poids de la viande ; ce sont de substantielles rentrées d’argent pour l’APC. 

 


KAMEL NATH OUKACI

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