L’Algérie profonde LAGHOUAT

Patrimoine archéologique et historique en péril

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Arezki BOUHAMAM Publié 25 Septembre 2021 à 19:07

Laghouat est un véritable trésor archéologique à ciel ouvert. © D. R.
Laghouat est un véritable trésor archéologique à ciel ouvert. © D. R.

Disséminés à travers plusieurs régions de la wilaya de Laghouat, ces sites historiques et archéologiques attendent un regard attentif des autorités et des spécialistes pour leur restauration et leur classement.

Des bâtisses et des sites très anciens, censés refléter le vécu des habitants de la région de Laghouat à travers plusieurs civilisations, sont en dégradation avancée, constate-t-on.

Des stations de gravures rupestres et de ksour anciens, datant des ères préhistorique et amazighe, et des vestiges et autres monuments remontant à diverses périodes de l’histoire de l’Afrique du Nord sont abandonnés et laissés à la merci des prédations de toutes sortes. 

Des sites et des monuments historiques méconnus du public, dont la maison du saint-patron de la ville Dar Sidi Hadj Aïssa et de Dar Bouameur qui est la réplique exacte de la villa Aziza d’Alger, et les piliers romains existants dans la région d’Aflou attendent en effet qu’ils soient reconnus comme monuments historiques avant d’être enfin restaurés et classés.

D’autres sites naturels et archéologiques du patrimoine matériel et non des moindres sont disséminés à travers les régions de Laghouat, à Sidi Makhlouf et à Hassi R’mel, dont Bordj Bouskarène, l’ancienne église Saint-Hilarion qui se désagrège, l’ancienne horloge à l’arrêt qui domine l’ex-place Randon, et certains anciens lieux de culte chargés d’histoire.

Quid des études techniques déclamées en grande pompe portant la sauvegarde et la restauration de la mosquée Essaffah, du Masjid El-Atik, du vieux Ksar de Laghouat qui tombe en ruine, Fort Bouscaren, Fort Morand, des ksour d’El-Haouita, de Tadjrouna, de Tadjemout, d’El-Assafia et de Taouiala, et deux structures cultuelles similaires à El-Haouita et à Tadjrouna, ainsi que le site de Kef El-Melh, situé dans la commune de Tadjerouna, du palais de Kourdane d’Aurélie Picard qui se meurt, de la restauration du mausolée de Sidi Mohamed Lehbib et de la réhabilitation de la maison de Sidi Ahmed Tidjani ?

Les gravures rupestres disséminées à travers plusieurs sites de la wilaya de Laghouat constituent un véritable trésor archéologique à ciel ouvert qui nécessite davantage l’attention des pouvoirs publics pour les sauver d’une dégradation certaine, particulièrement celle se trouvant dans la commune d’El-Ghicha, représentant une éléphante protégeant son petit, adoptée comme sigle de l’Unicef.

Ces gravures rupestres, dont la plupart remontent à diverses ères historiques, témoignent d’une succession de civilisations dans la région, à l’instar de la zone de Reha (le Moulin), qui, malgré les contraintes de toutes sortes, jouit toujours d’une vocation touristique attirant bon an mal an de nombreux visiteurs nationaux et étrangers.

Le ksar de Taouiala attend, lui aussi, d’être classé. Cet édifice, présentant une forme rectangulaire de 255 m de longueur sur 94 m de largeur, remonte, selon des versions historiques, à l’ère des Béni Rached qui ont peuplé la région des Monts du Djebel Aâmour. Sa conception architecturale répond aux spécificités naturelles et climatiques de la région. Ce ksar est doté de deux portes principales, à l’Ouest et à l’Est.

Son état de délabrement avancé inquiète et interpelle à la fois. Il en est de même pour la Medersa de Laghouat (1926-1962), œuvre de l’architecte italien Busca, qui nécessite, elle aussi, un véritable travail de restauration pour sa sauvegarde.
 

BOUHAMAM AREZKI

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