L’Algérie profonde En pleine campagne de sensibilisation aux MTH

Polémique sur la qualité de l’eau à Jijel

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Amor ZOUIKRI Publié 30 Août 2021 à 09:57

L’été, une saison propice à l’apparition des MTH. © D.R
L’été, une saison propice à l’apparition des MTH. © D.R

En 2018, une épidémie d’hépatite A s’est déclenchée à Jijel suite à la consommation de l’eau de certaines sources à Texenna.

Alors qu’une campagne de sensibilisation aux maladies à transmission hydrique (MTH) est en cours à Jijel, des citoyens continuent de se plaindre de la couleur trouble et des odeurs jugées désagréables de l’eau qu’ils reçoivent. Cela dure depuis un certain temps dans un contexte où l’eau du robinet a toujours été boudée par les consommateurs et les clients de l’Algérienne des eaux (ADE). Et là encore, le risque est grand de faire face à l’apparition de MTH, quand on sait que l’eau de source consommée est souvent non contrôlée. Le colportage de l’eau est devenu une activité incontournable tout simplement parce que l’on préfère l’eau de source à celle du robinet. 

Il convient de noter que l’eau du robinet est exclusivement utilisée pour le ménage dans les foyers. Non seulement parce que son odeur est désagréable, selon ce qui est avancé, mais surtout parce que la tradition a voulu que c’est l’eau de source qui est préférée pour la consommation. “Attention, cette eau est préférée pour son goût, mais elle comporte de sérieux risques surtout si la source n’est pas traitée. Sur le plan physico-chimique, cette eau peut paraître valable, mais sur le plan bactériologique on n’en sait rien”, avertit-on à l’ADE. Le paradoxe est qu’au moment où l’ADE avertit sur les risques de l’eau de source, elle fournit une eau que ses clients jugent de mauvaise qualité ! “On est conscient de ce phénomène qui est lié généralement à des transformations chimiques dues à des algues et des prises profondes dans les barrages. Ce problème apparaît souvent à la fin de l’été jusqu’au début de l’automne avant de disparaître”, explique-t-on à l’ADE.

Cette polémique survient alors qu’une campagne est menée tambour battant sur les risques des MTH. Du 15 au 31 août, l’ADE et différents partenaires, dont les bureaux communaux d’hygiène (BCH), sont sur le pied de guerre pour sensibiliser à ces maladies. “C’est absurde, mais l’ADE aurait pu informer les citoyens sur ces désagréments avant de se mettre à sensibiliser aux MTH”, peste un citoyen. Il est à souligner que Jijel et El-Aouana sont alimentées en eau potable à partir du barrage de Kissir. Des citoyens à El-Milia ont également soulevé les mêmes désagréments dans l’eau qu’ils reçoivent du barrage de Boussiaba. C’est dire tout le paradoxe de cette campagne, alors que le citoyen continue de privilégier par ignorance ou par inconscience l’eau de source qui reste porteuse de certains risques sanitaires liés aux MTH.

L’activité du commerce de l’eau de source qui reste à contrôler pour rassurer sur sa consommation est toutefois tolérée en dépit de ces risques. Les colporteurs d’eau semblent être libres dans cette activité et sont loin d’être soumis à des contrôles. Il convient de rappeler qu’en 2018, une grande épidémie d’hépatite A s’est déclenchée à Jijel suite à la consommation de l’eau de certaines sources à Texenna. L’approvisionnement à partir de ces sources a été interdit, et des campagnes de sensibilisation ont été menées pour avertir le citoyen sur le risque de consommation de l’eau de source non contrôlée. Sauf que depuis, le recours à l’eau de source est resté une pratique courante à Jijel où des barrages fournissent pourtant aux citoyens une eau traitée et contrôlée.

 

Amor Z.

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