L’Algérie profonde IGHRAM (BÉJAÏA)

Un logement rural au bout de sept ans d’attente

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SYPHAX M. Publié 11 Mars 2022 à 20:36

© D.R
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La commune d’Ighram, sur les hauteurs d’Akbou, a bénéficié d’un quota de 40 logements, dans le cadre du programme de l’habitat rural financé par le Fonds national du logement (Fonal). D’après M. Madjid Hamidouche, le premier magistrat de la commune qui nous a donné l’information, ces aides sont orientées in extenso vers des projets de nouvelles constructions. “La listes des pré-bénéficiaires de ces aides de l’État a été rendue publique durant la première décade du mois de mars. Nous avons sélectionné les dossiers des postulants par ordre chronologique, en commençant par la prise en charge des demandes les plus anciennes et remontant à 2015. Ces demandes sont au nombre de 24”, a expliqué le maire d’Ighram. La réduction drastique, au cours de ces dernières années, des quotas alloués, s’est traduite par une hausse considérable des demandes en instance. “Depuis 2014, nous avons bénéficié annuellement de quotas dérisoires, en totale inadéquation avec la demande sociale exprimée, avec comme conséquence le cumul de près de 700 dossiers en attente de traitement”, a confié l’édile communal, tout en appelant de ses vœux la révision à la hausse des programmes annuels. “La population de notre commune n’a que le Fonal comme opportunité d’accéder à un logement décent, étant donné que par manque de réserves foncières nous ne pouvons bénéficier, ni de programmes de logements sociaux, ni de la formule promotionnelle”, a-t-il plaidé. 

Apostrophés à hauteur du chef-lieu communal, des attributaires de logement rural ont exprimé leur soulagement de pouvoir enfin donner corps à leur rêve. “Sept longues et éprouvantes années de poireau dans l’incertitude, vous vous rendez-compte ! Aujourd’hui, je rends grâce au ciel et je savoure des moments de bonheur inouïs”, dira un quadragénaire attributaire, la mine éclairée par un large sourire. Comblé de bonheur, un autre bénéficiaire du village Taslent renchérit : “Je suis heureux d’être parvenu au bout du tunnel. La perspective, qui paraît désormais si proche, de construire un toit pour ma famille me verse du baume au cœur. Nous avons enduré tant de souffrances, en croupissant dans des conditions de précarité extrêmes.” Tout en se félicitant de cette délivrance, après de longues années d’attente, d’aucuns parmi les attributaires n’en revendiquent pas moins un réajustement à la hausse du montant de la subvention accordée, afin de compenser l’augmentation des tarifs des prestations et le renchérissement des matériaux de construction. “Avec une aide de 70 millions de centimes, on ne peut même pas réaliser la plate-forme d’une modeste bâtisse.

Si le terrain prévu pour la construction de l’habitation est accidenté, on doit préalablement réaliser des travaux de viabilisation qui coûtent excessivement cher”, relève un auto-constructeur du village Tizi Maâli. “L’État devrait au minimum doubler la subvention, autrement construire restera un leurre. Je l’ai appris à mes dépens”, tranche un autre citoyen du village Tighilt-Makhlouf, attributaire de l’aide du Fonal. Se faisant l’écho des préoccupations de ses administrés, le maire d’Ighram abonde dans le même sens. “Nous avons toujours défendu l’idée d’une revalorisation substantielle de cette aide consentie dans le cadre du Fonal. La maintenir en l’état, dans un contexte d’inflation généralisée, revient à condamner les citoyens bénéficiaires à abandonner leurs chantiers”, a-t-il insisté.

 


SYPHAX M. 

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