L’Algérie profonde POUR CAUSE DE COVID ET POUR ÉVITER LES CONTAMINATIONS

Yennayer célébré en famille à Bouzeguène

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NATH OUKACI Kamel Publié 15 Janvier 2022 à 16:05

© D. R.
© D. R.

Pour la  première  fois  depuis  plusieurs  années, la  fête de Yennayer est célébrée dans les foyers familiaux selon les  rites  ancestraux propres aux villages kabyles, loin de tout rassemblement pour éviter les contaminations.

Les associations culturelles des villages, comme si elles se sont donné le mot, ont laissé les villageois fêter le Nouvel An amazigh chacun dans son foyer, loin de tout cérémonial public.

La double dimension culturelle et historique que revêt cette fête, diversement célébrée dans chaque région de Kabylie et d’Algérie, a toutefois respecté les valeurs et les rites qui ont regroupé dans une atmosphère chaleureuse l’ensemble des membres de chaque famille autour du repas de Yennayer, dans une ambiance festive, ressuscitant les valeurs de cette fête et les traditions culinaires du fameux dîner (Imensi n Yennayer), qui regroupe, dans une ambiance conviviale, tous les membres de la famille.

C’est vrai que la chair du poulet provenant du sacrifice du fameux coq “kabyle” n’est pas toujours de mise, comme ce fut le cas dans l’ancien temps, mais le poulet d’élevage, acheté déplumé et bien enveloppé dans la cellophane, est bien là.

Ce qui est bien commun à toutes les familles, c’est le fameux bouillon aux sept qualités de légumes secs et de quelques tranches de légumes verts pour lui donner davantage de saveur. Chaque famille tente de respecter le plus fidèlement possible les traditions, pour donner plus d’importance à ce rendez-vous.

Toujours est-il, à tout seigneur tout honneur, c’est le traditionnel couscous blanc ou celui de semoule d’orge qui est servi, passé à l’huile d’olive et assaisonné de légumes cuits dans un bouillon quelque peu gras.

Beaucoup de familles retrouvent, dans ce dîner de Yennayer, le fameux plat commun (on ne mange pas dans des assiettes individuelles) où chacun plonge sa cuillère et mange devant soi.

Outre les cuillères des présents, on plante également dans le plat les cuillères des absents qui vivent loin, à l’intérieur du pays ou dans l’émigration, pour faire en sorte de les associer à la bénédiction de ce repas et pour qu’ils reviennent au pays sains et saufs.

L’eau du robinet est servie dans un pot en terre cuite, mais le verre est toujours là, par mesure d’hygiène. La viande coupée en gros morceaux est servie à chaque membre de la famille et dégustée méticuleusement. Outre le couscous, des plats de “tighrifine” (les crêpes) imbibées d’huile d’olive sont servies seules ou avec du thé.

Pour les familles qui ont des enfants, des bonbons variés sont également servis pour augurer une année de bonheur, de richesse et d’appréciation. Certaines familles très proches se regroupent souvent en s’invitant pour célébrer Yennayer, un peu comme au nouvel an universel de janvier.

Les dépenses pour le repas sont à la charge d’une seule (ou parfois deux) personne qui se propose de prendre à ses frais ce repas du Nouvel An amazigh. Dans l’ancien temps, les vieilles mères de famille accomplissaient certains rites assez marquants.

Avant la prière d’el fejr, les grands-mères, munies d’une lampe à huile, font le tour des jarres d’huile et des “Ikoufanes” de blé en les caressant et en lançant des youyous à peine audibles pour ne pas réveiller les enfants et tous ceux qui dorment. Cette tradition est en fait un appel à Dieu pour assurer et garantir la pitance de la famille et pour leur éviter la famine.
 

KAMEL NATH OUKACI

 

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