L’International Assises nationales au Burkina Faso

La période de transition fixée à trois ans

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Lyes MENACER Publié 02 Mars 2022 à 09:53

Paul-Henri Sandaogo Damiba a prêté serment le 16 février devant le Conseil constitutionnel à Ouagadougou. © D.R
Paul-Henri Sandaogo Damiba a prêté serment le 16 février devant le Conseil constitutionnel à Ouagadougou. © D.R

La charte adoptée hier à Ouagadougou devra désormais passer l’épreuve des négociations avec l’organisation ouest-africaine qui exige un délai “raisonnable” des autorités de transition. 

Les Burkinabés ont décidé hier d’une période de transition de 36 mois, à compter de l’investiture comme président le chef de la junte au pouvoir le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le 16 février dernier, à l’issue des Assises nationales organisées lundi. “La durée de la transition est fixée à 36 mois à compter de la date de l'investiture du président de la transition”, le lieutenant-colonel Damiba, stipule la charte qu'il a signée dans la nuit de lundi à hier. Ce dernier ne pourra toutefois pas se présenter à la prochaine présidentielle, qui devrait permettre le retour du Burkina Faso à l’ordre institutionnel et constitutionnel, selon toujours le texte de la charte. 

Le président de transition “n’est pas éligible aux élections présidentielle, législatives et municipales qui seront organisées pour mettre fin à la transition”, explique le texte en question, soulignant que cette disposition s'applique également aux 25 membres du gouvernement de transition dont “le Premier ministre est une personnalité civile”. Outre le gouvernement, d’autres organes de transition seront mis en place pour gérer cette période cruciale. Il est en effet question du “Conseil d'orientation et de suivi de la transition”, qui aura pour mission de fixer “les grandes orientations de la politique de l'État”, et d’une “Assemblée législative de transition” qui sera composée de 71 membres, selon la charte.

Les militaires au pouvoir, auteurs du putsch du 24 janvier dernier contre le président Kaboré, devraient maintenant convaincre les pays ouest-africain, membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui a suspendu le Burkina Faso de l'organisation quatre jours après ce coup d’État. La Cédéao avait demandé aux autorités burkinaises de transition de présenter un calendrier “raisonnable pour le retour à l'ordre constitutionnel”. Et les discussions s’annoncent déjà difficiles, si l’on regarde la situation au pays voisin, le Mali, où les militaires au pouvoir ont fixé la période de transition à cinq ans, durée jugée “inacceptable” par la Cédéao.

Il en est de même pour la Guinée, où les militaires putschistes refusent de céder aux pressions de l’organisation régionale, dont certains des pays membres vivent au rythme des coups d’État et de l’instabilité politique et sécuritaire. Pour rappel, tout comme au Mali, les militaires ont profité de la faiblesse du pouvoir en place pour évincer le président, mis sous pression par une situation sécuritaire délétère, d’autant qu’il n’a pas les moyens d’aller à bout des groupes terroristes qui endeuillent le pays. Ceci sans compter le fait que la population en avait marre d’une situation économique des plus difficiles, en ce contexte de crise sanitaire mondiale, qui a beaucoup impacté les fragiles économies des États africains.

Pour rappel, plus de 2000 personnes sont mortes et environ 1,5 million d’autres ont été déplacées par les violences terroristes, qui touchent particulièrement le nord-est frontalier avec le Mali et le Niger, où les frontières sont devenues de véritables passoires pour les groupes terroristes, les trafiquants de drogue et les migrants.

 


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