
Une délégation du Fonds monétaire international (FMI) a entamé, hier, une nouvelle mission au Liban, en vue de parvenir à un accord avec le pays frappé par une crise économique inédite, a indiqué une responsable sous couvert de l’anonymat. “Une équipe du FMI est arrivée au Liban pour une mission de deux semaines”, a déclaré à l'AFP cette source proche du dossier. “Nous espérons qu'un accord préliminaire sera conclu au bout de ces deux semaines de discussions”, a indiqué pour sa part à l'AFP Saadé Chami, le vice-Premier ministre qui dirige la délégation libanaise chargée de négocier avec le FMI. Le 11 février, le FMI avait publié sa feuille de route pour le Liban qui a fait défaut sur sa dette souveraine en 2020 pour la première fois de son histoire. L'institution avait préconisé des réformes budgétaires pour garantir la viabilité de la dette, de reconstruire le secteur financier, de réformer des entreprises publiques et de lutter énergiquement contre la corruption.
Le FMI a souligné à plusieurs reprises qu'il n'apporterait son soutien financier que si le gouvernement libanais consentait à mettre en œuvre des réformes ambitieuses nécessaires pour extirper le pays du marasme économique dans lequel il est plongé. Malgré le déclin social et économique choquant du pays, la classe dirigeante a continué de bloquer les réformes auxquelles les donateurs étrangers ont pourtant conditionné leur aide. Mais même si un éventuel accord est conclu, “il restera des défis importants” à surmonter, a prévenu l'analyste Mike Azar. Mardi, le Premier ministre libanais, Najib Mikati, avait appelé les députés et les ministres à coopérer “en faveur de l'intérêt national et non pas personnel, car c'est le pays qui paye le prix”.
Il commentait le rejet par deux commissions parlementaires d'une proposition de loi sur le contrôle des capitaux. Cette loi serait l'une des conditions posées par le FMI avant un accord avec le gouvernement libanais. Les responsables libanais ont convenu d'évaluer les pertes du secteur financier à 69 milliards de dollars (60 milliards d'euros) comme base de négociation avec le FMI. Il s'agit de la première estimation depuis le début de la crise économique du pays, l'une des pires au niveau mondial depuis 1850, selon la Banque mondiale (BM).
R. I./Agences