
Observateur attentif du parcours de la sélection nationale A’ de Madjid Bougherra au Qatar, Si Tahar Cherif El-Ouazzani tire plusieurs enseignements qu’il partage volontiers avec les lecteurs de “Liberté”.
“Ce que je retiens le plus de ce triomphe en Coupe arabe est la réussite encore une fois de ‘la méthode Belmadi’. La manière avec laquelle s’est comportée cette sélection au Qatar, sous la conduite de Madjid Bougherra, lui-même choix et assistant de Belmadi, est dans la lignée de ce que fait l’EN A.
Entamer une compétition internationale avec la ferme intention de la remporter, se comporter en patron et faire montre d’une telle personnalité confirment que le discours de Bougherra, qui a facilement transcendé les joueurs, épouse parfaitement la vision de Belmadi, son mentor.
C’est bien de voir une telle continuité dans les idées et dans les prestations. Nous pouvons maintenant dire que nous avons une antichambre de valeur, ce qui peut offrir à l’EN une profondeur de banc que nous envieraient les meilleures sélections du continent”, estime l’ancien poumon de la sélection championne du continent en 1990 et victorieuse de la Coupe afro-asiatique en 1991.
“Le football algérien est sorti grandi de cette compétition régionale, rehaussée désormais par le label FIFA. Beaucoup d’éléments en sortent également doublement gagnants puisqu’ils se posent désormais en potentiels candidats pour intégrer l’équipe A, à l’image de Chetti, de Bendebka, de Tougaï et de Mrezigue, en plus de Benayada et de Bedrane, qui ont déjà leurs habitudes au sein de la troupe à Belmadi. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’ils postulent pour des postes de titulaires pour l’imminente Coupe d’Afrique des nations, mais j’estime qu’ils peuvent constituer d’excellentes doublures ou des alternatives de choix qui donneront certainement beaucoup à réfléchir au sélectionneur au moment de définir la liste des 28 qui iront au Cameroun. Et rien que le fait de pousser Djamel Belmadi à la réflexion, c’est déjà une grande victoire pour ces joueurs”, soulignera-t-il, en parallèle.
Et de renchérir : “Cette consécration au Qatar confirme, du reste, que le footballeur local, né et formé ici en Algérie, est aussi capable de réussir au plus haut niveau international pour peu qu’il soit bien encadré. Cette victoire historique en Coupe arabe avec, en finale contre la Tunisie, neuf titulaires sur onze formés au pays, prouve bien que la qualité n’a jamais manqué et que le talent ici se renouvelle continuellement. Aussi, voir des jeunes qui évoluaient récemment à leurs côtés gravir les échelons et remporter un titre international avec la sélection constituera forcément un sentiment de fierté et d’émulation chez les plus jeunes pour continuer à travailler, à faire montre de sérieux et à tout sacrifier pour être, un jour, à la place de ces idoles du moment et pouvoir vivre et faire vivre aux autres un autre triomphe sur la scène internationale.”
Rachid BELARBI