Sports Après le maintien de Sid-Ali Khaldi à la tête du MJS

Quel avenir pour Kheireddine Zetchi ?

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Samir LAMARI Publié 22 Février 2021 à 21:10

© D. R.
© D. R.

Le maintien de Sid-Ali Khaldi à la tête  du  MJS confirme  la  position des pouvoirs  publics  dans  le  dossier  de  la  FAF.  Il  n’y  aura  pas d’amendement des statuts et de mise en conformité avec ceux de la FIFA avant le prochain scrutin de la FAF. Décryptage. 

Contre certainement toute attente, Sid-Ali Khaldi a été maintenu au poste de ministre de la Jeunesse et des Sports à la suite du dernier remaniement ministériel opéré par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

Après ses propos polémiques lors de la  campagne  pour  le  vote pour la constitution où il déclarait bien maladroitement que “pour la première fois depuis l’indépendance, nous avons constitutionnalisé la déclaration du 1er Novembre et celui qui  n’est  pas  content  n’a  qu’à  changer  de  pays”, beaucoup d’observateurs ont pensé que Tebboune allait s’en défaire pour des raisons politiques.

Cependant, rien n’y fit. Sid-Ali Khaldi garde son poste, du moins jusqu’aux prochaines élections législatives. Mais là n’est pas vraiment notre propos. En fait, le maintien de Sid-Ali Khaldi à la tête du MJS confirme la position des pouvoirs publics dans le dossier de la FAF.

Il n’y aura pas d’amendement des statuts de la fédération de football et de mise en conformité avec ceux de la FIFA avant le prochain scrutin de la FAF, prévu, selon la feuille de route de la tutelle, avant le 15 avril prochain.

Si auparavant l’on pouvait penser que le bras de fer MJS-FAF s’expliquait par une lutte entre Khaldi et Zetchi, il apparaît clairement désormais que la direction actuelle de la FAF a plutôt maille à partir avec les pouvoirs publics.

Les décideurs ont fini donc par faire pencher la balance du côté de Sid-Ali Khaldi au détriment du président Kheireddine Zetchi qui se voit indiquer en quelque sorte la porte de sortie.  En  effet, Kheireddine  Zetchi  a  toujours soutenu que la FAF doit  impérativement  amender  ses  statuts  avant les prochaines élections, arguant une exigence de la FIFA.

Le 8 juin 2020, le MJS a transmis une circulaire ministérielle à l’ensemble des fédérations sportives, interdisant toute modification des statuts avant la fin des mandats  olympiques.  Ce  qui  n’a pas  empêché,  le  27  octobre  2020, Kheireddine Zetchi de réitérer en conférence de presse que “la FIFA ne veut pas d’une élection avec les anciens statuts”.

Zetchi  avait  même  rappelé  le  contenu  de  la  lettre  de  la  puissante fédération mondiale concernant l’obligation d’amender les statuts avant les élections, datée du 16 octobre 2020, dans laquelle la FIFA avait noté “l’importance du nouveau cadre statutaire et réglementaire qui permettra de garantir un processus électoral démocratique et indépendant, supervisé par des comités électoraux indépendants”.

“Dans l’hypothèse où les nouveaux textes  révisés  dans  ce  sens ne seraient pas adoptés avant les prochaines élections de la FAF en 2021, nous serions contraints de présenter la situation de la FAF aux organes compétents de la FIFA pour une prise de décision.

Dans ce contexte, nous invitons la FAF à nous informer dès que possible de la date fixée pour l’adoption des nouveaux textes”, avait clairement menacé la FIFA qui, statutairement, doit saisir le comité d’urgence afin d’examiner le dossier Algérie avant de prendre une décision finale (lettre de rappel à l’ordre, avertissement, sanction, comité de normalisation…).

Le niet des pouvoirs publics s’explique, rappelons-le, par  le  fait  que les nouveaux statuts préparés par la FAF sont en totale contradiction avec la loi sur le sport en Algérie. La tutelle soupçonne la FAF de “vouloir barrer la route à de potentiels candidats afin d’assurer un second mandat à l'actuel bureau fédéral”.

Dernier épisode du bras de fer entre la FAF et les pouvoirs publics, la visite annoncée du président de la FIFA, Gianni Infantino, en Algérie pour les 21 et 22 février, puis reportée.

Le 16 février, la FAF avait annoncé sur son site officiel que le président de la FIFA, Gianni Infantino, effectuera une visite officielle en Algérie les 21 et 22 février. “Cette visite, qui s’inscrit dans le cadre du rapprochement avec les associations membres, permettra au président de la FIFA d’échanger avec les officiels du football algérien sur la promotion  des  valeurs  et  le développement du sport-roi”, avait précisé la fédération.

Quelques heures plus tard, retournement de situation. La FAF annonce dans un second communiqué laconique que “pour des raisons de contingences particulières, la visite du président de la Fédération internationale de football association, M. Gianni Infantino, est reportée à une date prochaine”. En vérité, là aussi, les pouvoirs publics sont intervenus. 

Ils estiment que la visite d’Infantino  incarne  en  réalité  une  volonté manifeste d’ingérence dans les affaires internes algériennes, surtout qu’elle a été précédée la veille d’une seconde lettre menaçante du service des associations de la FIFA évoquant clairement des sanctions dans le cas du refus d’amender les statuts. La visite du premier responsable la FIFA en Algérie est aussi “inopportune”, estiment les pouvoirs publics, car intervenant à la veille des élections de la FAF.

C'est également une volonté réitérée que l'interdiction d'amender les statuts de la FAF, avant le scrutin, n'est pas “négociable”. Reste à connaître maintenant la position de Kheireddine Zetchi après le maintien Sid-Ali Khaldi. Annoncera-t-il son intention de ne pas briguer un second mandat ou continuera-t-il à aller au charbon sur le terrain du MJS ? 
 

SAMIR LAMARI

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