L’Actualité Polémique autour de la date d’arrivée du vaccin Sputnik V

Cafouillage et rétropédalage

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Hanafi HATTOU Publié 12 Janvier 2021 à 23:24

© D. R.
© D. R.

Après  ses  déclarations  dans  lesquelles  il  annonçait  à  la  Radio nationale  la  date  de  la  réception  des  premiers  lots  de  vaccin  anti-Covid, le directeur général de la prévention et de la promotion de la santé et  porte-parole  du  Comité  scientifique  a  été  vertement recadré par sa tutelle.

La gestion du dossier d’approvisionnement en vaccin anti-Covid ne cesse de virer à la polémique entre les  principaux  acteurs  chargés de mener à bon port l’achat de l’antidote de fabrication russe. Cette fois-ci, c’est autour des délais fixés  pour  l’arrivée  des  premiers  lots  de  vaccin  anti-Covid  qu’un certain cafouillage est constaté.

Et  c’est  une  déclaration  du  Dr Djamel  Fourar, directeur  général  de  la prévention et  de  la  promotion  de  la  santé  et  porte-parole  du  Comité scientifique  de  suivi  de  l’évolution  du  Covid-19,  qui  a  visiblement déclenché la fureur du ministère de la Santé.

Pour  comprendre  le  pourquoi  de  ce  cafouillage,  il  est  nécessaire  de reprendre les propos du Dr Fourar sur les  ondes de  la Radio nationale.  Il a, en effet, considéré “imminente  l’arrivée des premiers  lots”. Et  de  préciser encore : “C’est vraiment imminent, probablement demain (hier mardi 12 janvier, ndlr) ou après-demain (aujourd’hui mercredi 13 janvier 2021, ndlr).” 

Interrogé par la Radio nationale quant à la date de réception des lots de vaccin, le Dr Fourar a donc avancé l’échéance du “mardi (12 janvier) ou mercredi (13 janvier)”. Et quelques heures seulement après, le ministère de la Santé a apporté un démenti cinglant à la déclaration du porte-parole du Comité scientifique.

En effet, le département  ministériel  d’Abderrahmane  Benbouzid a rendu public, lundi en fin de journée, un  communiqué  dans lequel il infirme les propos de son cadre central, en rappelant que “l’arrivée du vaccin anti-Covid-19 est programmée pour le mois en cours et s'engage à informer les citoyens dès sa réception”, peut-on lire dans le communiqué laconique relayé par l’agence APS. 

En fait, les services compétents du département de Benbouzid ont réfuté les deux dates avancées par le directeur de la prévention. Le ministère a imputé ce cafouillage autour de la date de réception de l’antidote aux médias et sites électroniques qui ont, selon le ministère, “mal interprété” les propos du Dr Fourar. “Le directeur général de la prévention et de la promotion de la santé et porte-parole du Comité scientifique de suivi de l’évolution de la Covid-19 n’a, en  aucun  cas, affirmé  la  réception  dudit  vaccin”, lit-on  encore.

Cette  déclaration sonne, toutefois, comme  un désaveu  qui  ne  dit  pas son nom. Pourquoi a-t-on désavoué un haut responsable  qui  intervenait sur un média public officiel ? Que cache ce désordre médiatique à quelques jours du début de la campagne nationale de vaccination anti-Covid ?

En somme, tous les journaux électroniques et même  les quotidiens nationaux et régionaux n’ont pas manqué, à travers leurs éditions respectives, de relayer et de donner en manchette la date d’arrivée  des  premiers Sputnik V pour hier mardi ou aujourd’hui mercredi.

Pourquoi un tel désordre médiatique ? S’agit-il d’une  course  à  la  primauté d’annonce ? A priori, le démenti du ministère suggère carrément que le rôle de tout un chacun est défini sur papier. En clair, les missions des uns et des autres sont clairement déterminées. 

Autant souligner que l’annonce de la date d’arrivée et encore moins celle du début de la campagne nationale  de  vaccination  ne  sont pas du ressort du directeur général de la prévention et de la promotion de la santé. La mise au point du ministère rappelle que de telles annonces ou  de  tels  faits relèvent directement des prérogatives du Premier ministre ou du ministre de la Santé.

Le communiqué diffusé, avant-hier  soir par l’APS, vient en droite ligne de la position exprimée par le  ministre  de  la  Santé,  le  8  décembre  dernier, à l’occasion d’une journée d’étude où il avait dénoncé l’incartade commise par certains hauts responsables autour de la date du début de la vaccination.

Le  ministre  de  l’Industrie  pharmaceutique  et  le  directeur  général de l’Agence de  la  sécurité  sanitaire  s’étaient  permis  de  se  prononcer, par  médias interposés, sur la stratégie vaccinale et le délai de lancement de l’opération. Le ministre de la Santé avait considéré que “ces opinions se déclinent en fait comme des initiatives personnelles qui n’engagent en aucun cas la responsabilité du Comité scientifique”. 

Il  est  bon  de  rappeler  aussi,  dans  le  même  contexte, une  autre  controverse née au lendemain de la réunion de haut niveau du 21 décembre consacrée à l’acquisition du vaccin anti-Covid et lors de laquelle  des membres du Comité scientifique n’y avaient pas pris part.

Des experts du Comité qui n’avaient pas assisté à la rencontre ordonnée par le  chef  de  l’État  se  sont  demandés  s’ils  étaient  simplement  oubliés  ou carrément écartés ? D’ailleurs, certains observateurs se sont s’interrogés sur l’éventuelle existence d’un malaise au sein de l’instance scientifique. 
 

Hanafi HATTOU

 

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