L’Actualité Après les révélations de Walid Nekkiche devant le juge

LADDH exige l’ouverture d’une enquête

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Kenza SIFI Publié 02 Février 2021 à 22:08

La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) a exigé, mardi, l’ouverture d’une enquête « indépendante » sur les révélations faites par le jeune étudiant, Walid Nekkiche, lors de son procès qui s’est tenu, avant-hier, au tribunal de Dar El Beida.

Dans une déclaration parvenue à notre rédaction, le président de la LADDH, Said Salhi, a jugé « graves » les déclarations faites par Walid Nekkiche. « Ce qui est révélé par Walid s’appelle de la torture. Oui, il s’agit bien de la torture, comme c’est clairement défini dans la convention internationale contre la torture (CAT) », a estimé Said Salhi, ajoutant que « la justice se devait de prendre acte », « le parquet se saisir sur le champs » et « actionner » ainsi la justice.

Devant le juge, rappelle-t-on, le jeune natif de Tizi Ghenif avait affirmé qu’il a fait l’objet d’« agression sexuelle », de « torture » et de « menaces », pendant sa garde à vue, dans les locaux de la DGSI. « Il ont touché à mon honneur et ma dignité », a-t-il, courageusement, déclaré. Le collectif de ses avocats avait exigé, pendant son incarcération, l’ouverture d’une enquête sur ce qu’il avait subi pendant sa garde à vue au siège de la direction générale de la sécurité intérieur, à Ben Aknoun.

« La torture est un crime interdit par la loi internationale et nationale. Même en temps de guerre, une violation grave de la dignité humaine, elle ne doit pas être passée sous silence. Cela doit interpeler toutes les consciences. Ces pratiques inhumaines et dégradantes sont utilisés pour détruire l’humain et souvent pour lui arracher des aveux au lieu d’utiliser les techniques d’investigation », a condamné avec fermeté le président de la ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme.

Tout en rappelant que « les services de la sécurité intérieure sont déjà montrés du doigt », le rédacteur de la déclaration considère que « centres de garde à vue ne doivent pas être des zones de non droits », que « les prévenus doivent être protégés dans leurs dignités » et que « les normes d’un procès équitables doivent être effectives ». Aussi, « que les prévenus sont censés être considéré innocents tant que la justice n’a pas rendu son verdict».

« Cela s’est déjà produit avec Karim Tabbou et le militant Brahim Laalami, qui ont déclaré, eux aussi, lors de leurs procès, qu’ils ont été victimes d’agressions physiques », rappelle la LADDH qui dit avoir déjà alerté à plusieurs reprises l’opinion publique et interpelé les autorités pour l’ouverture d’une enquête sur de tels dérives, qui sont, cependant, restées sans suites.

 Said Salhi a dénoncé cette pratique « choquante » et « inhumaine » qui « s’exerce dans la majorité des cas, lors de la garde à vue dans les locaux des services de sécurités malgré les garanties contenues dans le droits national » en réitérant sa demande d’ouverture d’une enquête  « indépendante » et  d’une information judiciaires afin de  « situer toutes les responsabilités », « actionner des poursuites judiciaires contre les responsables de ces crimes » et « rendre justice aux victimes de ces cruautés ».

LADDH a rappelé enfin son plaidoyer pour la ratification du Protocole facultatif à la convention contre la torture (OPCAT) et demandé, ainsi, « la mise en place d’un mécanisme national de lutte et de prévention contre la torture tel que défini par l’OPCAT ».

Kenza SIFI

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