Culture Parce que le film n’a pas été projeté en Algérie comme exigé par l’académie

“Héliopolis” retiré de la compétition des oscars

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Yasmine AZZOUZ Publié 13 Janvier 2021 à 08:55

© D.R
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Le réalisateur a fait savoir que la raison pour laquelle son film a été retiré de la liste des œuvres éligibles à concourir au prestigieux prix est due aux reports incessants de sa projection en salle, qui devait avoir lieu en décembre dernier.

Le film Héliopolis est annoncé depuis de longs mois pour représenter l’Algérie à la 93e cérémonie des oscars, qui se tiendra le 25 avril prochain à Los Angeles. Présélectionné dans la catégorie Meilleur long métrage international, après que le comité de sélection algérien chargé par l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences (AMPAS) l’ait proposé sur cette liste, le long métrage de fiction était bien parti pour porter les couleurs de notre pays à l’international, du moins jusqu’à avant-hier. 

En effet, des rumeurs couraient sur son possible retrait sans que le ministère de la Culture – que nous avons essayé de joindre afin d’avoir de plus amples informations – ni le Centre algérien de développement du cinéma (CADC), son producteur, aient pris la peine d’expliquer cette décision à l’opinion publique. Pour sa part, le réalisateur Djaffar Gacem, que nous avons contacté, a fait savoir que la raison pour laquelle son film a été retiré de la liste des œuvres éligibles à concourir au prestigieux prix est due aux reports incessants de sa projection en salle, qui devait avoir lieu en décembre dernier.

En effet, l’Académie des oscars exige la projection des œuvres dans les salles de cinéma au moins une semaine dans leur pays d’origine. Or, en Algérie, cela n’a malheureusement pas été le cas, mis à part une seule projection pour la presse et les praticiens du 7e art au mois de novembre dernier. Gacem explique : “Ce qui s’est passé est que l’Académie des oscars a appelé le producteur qui est le CADC demandant une attestation qui prouve que le film est bien sorti au mois de décembre.

C’est une condition pour que le film soit éligible.” Et de continuer : “Le ministère a envoyé un courrier à l’académie, précisant que le film allait sortir au mois de décembre dès que la situation sanitaire le permettrait. Or le contexte est resté le même, les cinémas étaient toujours fermés, il n’y a pas eu d’avant-première, donc le film n’était plus éligible.” Une solution s’offrait cependant au réalisateur : mettre son film sur les plateformes de streaming.

Une alternative que l’académie rendait possible dans un contexte de crise sanitaire qui a plombé l’industrie cinématographique. “J’ai refusé parce que je souhaite que mon film soit vu dans les salles de cinéma, a-t-il soutenu. Je n’ai pas envie qu’il passe en streaming tout de suite, sinon il sera grillé. Beaucoup de films ont accepté de jouer le jeu et de passer sur les plateformes, d’autres pays ont même ouvert leurs salles spécialement pour projeter les films nommés aux oscars, ce qui n’était pas le cas de l’Algérie.” 

Pour préserver les chances de son film, Gacem a introduit une demande exceptionnelle afin de pouvoir concourir l’année prochaine, une requête qui a été finalement acceptée. “L’Académie des oscars nous a accordé cette faveur. Ils nous permettent de recandidater, si toutefois le comité de sélection algérien présidé par Mohamed Lakhdar Hamina donne son accord. Ce dernier a, à son tour, envoyé un courrier à l’académie précisant que le film sera recandidaté en 2022.” 

Le réalisateur relativise et voit en ce report une chance pour que son long métrage fasse son bonhomme de chemin. “Ce n’est pas une fatalité, ajoute-t-il. Je me suis dit qu’il fallait être patient et d’attendre la saison prochaine, surtout que la campagne de promotion et de lobbying devant accompagner chaque film n’aurait pu se faire, surtout en cette période de Covid.” 

Pour ce qui est de l’avenir d’Héliopolis en Algérie, il sera l’un des premiers films à être projetés dès la réouverture des salles et la reprise des activités culturelles, apprend-on de notre interlocuteur. 

 


Yasmine Azzouz

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