Des Gens et des Faits 13e partie

Les flammes de la passion

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Yasmina HANANE Publié 18 Janvier 2021 à 21:10

Résumé : Malgré sa bonne volonté, Nazim est déçu par le départ précipité de Feriel et son mépris à son égard. Il espérait un petit signe d’elle. Un signe qui aurait pu panser ses blessures tant physiques que morales. Hélas ! Rien ne venait. Il prend son mal en patience. Demain on lui enlèvera les pansements. Que va-t-il donc découvrir ?

Il se reprend. Non ! Il ne faut pas qu’il tombe dans le cercle de l’anxiété et des angoisses.  C’est le moment ou jamais de faire face à la terrible réalité de l’existence. Un faux pas, et tout risque de s’écrouler. Son courage et sa volonté, entre autres.
La sonnerie de son portable le fait sursauter. Il consulte le cadran et remarque que l’appel est masqué. 
Il décroche, mais n’entend aucune voix au bout de la ligne. Ou plutôt il entend une sorte de souffle. Un sanglot, lui semble-t-il. Il raccroche.
Il repose l’appareil sur la table de chevet. Qui pouvait bien être ce correspondant mystérieux ?
Une voix chuchote au fond de lui : Feriel. Feriel.
Feriel repose son portable et sort sur le balcon. Elle se maudit mille et une fois. Pourquoi n’avait-elle pas eu le courage de parler à Nazim ? Pourquoi ne lui a-t-elle pas avoué qu’elle n’était qu’une lâche, qui n’a pu s’arracher à l’emprise de ses parents ? 
Elle n’a pas le choix. Tout s’est imposé à elle. Tel un bouclier, sa mère s’est dressée sur son chemin pour lui barrer toute prérogative.
Elle l’entraîne avec elle dans un voyage qui n’allait pas se terminer de sitôt. Une astuce pour l’éloigner de Nazim. Après l’Italie, elles vont séjourner en France, puis encore dans un autre pays. Feriel n’a pas le courage de poser des questions. Elle en connaît les réponses. Elle connaît sa mère, et toute opposition de sa part se heurterait à une muraille de fer.
Elle regarde la mer qui s’étalait devant elle à perte de vue. Le soleil brille et quelques nuages blancs ornent un ciel bleu. La vie aurait été plus belle si on l’avait simplifiée.
Elle revoit le visage de Nazim. Le beau visage qu’elle connaissait si bien et dont elle était si fière. Puis, tout d’un coup, le cauchemar revient. Elle ressent au fond d’elle-même la douleur incontrôlable de ce qu’elle venait de vivre. Elle revoit son fiancé, le visage caché derrière une tonne de pansements et les multiples blessures sur son corps. Un corps mutilé à jamais. 
Elle sent les larmes inonder ses joues. Nazim ne mérite pas ce qui lui arrive. Pis encore, il ne mérite pas ce qu’elle lui inflige en ce moment même.
Elle reprend son portable et tente encore une fois de former le numéro. Mais ses mains tremblent si fort qu’elle finit par battre en retraite.
À ce moment précis, sa mère la rejoint :
- Quelle belle journée, Feriel ! Que dirais-tu d’une ballade en ville ? Nous allons faire du shopping et puis nous reviendrons pour passer le reste de la journée à la plage.
Feriel, tel un automate, prend son sac et suit sa mère. 
Le docteur Nabil dépose ses ciseaux et regarde Nazim dans les yeux :
- Je ne te cache pas que tu n’es pas très beau à voir pour le moment. Mais j’avoue que je ne m’attendais pas à ce que la peau de ton visage réagisse aussi bien aux premiers soins. Tu n’as presque plus de rougeurs et je constate que quelques cicatrices se referment déjà.    
Nazim regarde le médecin dans les yeux et tente de sonder le fond de ses pensées. Ce dernier le devance pour lancer :
- Tu veux savoir si tu vas retrouver ton visage un jour ? Une question toute légitime. Tous les patients dans ton état se la posent. 
Il se racle la gorge et reprend :
- Je vais être franc avec toi : nous avons fait de notre mieux pour suturer les plaies et redonner à ton visage un aspect humain. Je peux dire que nous avons fait un beau travail, puisque je constate que la plus grande partie de ton visage se cicatrise bien. Hélas ! mon ami, même si ta peau répond bien à nos traitements, je ne pourrai te bercer d’illusions.
Il serre le bras de Nazim et poursuit :
- Je te demande d’être courageux. Tu as pu garder la vue et tu parles sans difficulté. C’est déjà une bonne partie de gagnée. Et… (il passe une main sur la tête de Nazim ) et puis il y a tes cheveux. Tu les a gardés intégralement aussi. Le pourtour du visage est indemne et tes oreilles aussi. Tu as gardé tes cils et tes sourcils, cela va de soi, puisque tu as protégé tes yeux avec ton bras. Que veux-tu de plus après un accident de cette envergure ?
 

(À SUIVRE)
Y. H.

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