L’Actualité Abdelouahab Ziani, président de la CIPA

“40% des entreprises risquent de disparaître”

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Badreddine KHRIS Publié 02 Mars 2021 à 22:51

Abdelouahab Ziani, président de la Cipa. © D. R.
Abdelouahab Ziani, président de la Cipa. © D. R.

Le  président  de  la  Cipa  affirme  que  les  entreprises ne tournent qu’à hauteur de 20% de leurs capacités.

La situation des entreprises des différents secteurs d’activité demeure préoccupante pour cause de la pandémie de Covid-19. Les managers de ces sociétés ne cachent pas leur inquiétude quant aux conséquences désastreuses de cette double crise sanitaire et économique qui se profilent à l’horizon.

Outre cette lancinante problématique, les producteurs nationaux font face à une concurrence déloyale imposée par les opérateurs étrangers sur le marché domestique. Pourtant, les plus hautes autorités du pays n’ont pas cessé d’appeler à la protection et à l’encouragement de la production nationale. “

Aujourd’hui, les entreprises ne tournent qu’à hauteur de 20% de leurs capacités. Elles n’ont pas encore repris leur rythme habituel de travail”, assure Abdelouahab Ziani, président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), qui affiche clairement sa crainte de voir ces entreprises disparaître si une aide ne leur est pas apportée.

“Plus de 40% des entreprises, notamment du BTPH, matériaux de construction, etc., sont actuellement en voie de disparition”, constate M. Ziani. Si l’on perd ces sociétés, créées il y a 10 ou 20 ans, remarque-t-il, “il sera difficile de les remplacer du jour au lendemain.

Idem pour les ressources humaines qui sombreront dans une déperdition freinant ainsi l’évolution et l’essor des différents secteurs d’activité”. Encore faut-il, nuance-t-il encore, que les contraintes bureaucratiques, les résistances et les réticences soient levées à tous les niveaux de responsabilité. 

Que les institutions publiques, suggère le président de la Cipa, accompagnent les entreprises dans l’exercice de leur métier. Pour cela, les responsables de la Cipa viennent d’entreprendre des démarches auprès des banques publiques, afin de trouver des solutions aux problèmes financiers dans lesquels se débattent ces PME.

Le Crédit populaire d’Algérie (CPA), la Banque extérieure d’Algérie (BEA), la Banque de l’agriculture et du développement rural (Badr) ont, selon M. Ziani, confirmé leur disponibilité à discuter avec les gérants de ces sociétés dans le but de trouver la meilleure formule qui leur permettra de se relancer dans leur créneau.

“Ce n’est pas le cas des banques privées, notamment européennes, qui n’ont pas jugé utile d’aider ces entreprises pendant cette crise sanitaire et économique. Il y a eu instruction pour accompagner les entreprises en difficultés, mais elles n’en ont pas tenu compte”, déplore notre interlocuteur.

Ces entreprises, dont la fermeture est inévitable, pouvaient bien être récupérées à travers l’exportation. Autrement dit, ces PME dotées d’un savoir-faire avéré pouvaient bien poursuivre leur activité en réalisant des projets à l’étranger, surtout en Afrique, mais les frontières ont été fermées à cause de la pandémie. 

À propos des sociétés dont les patrons sont en prison, Abdelwahab Ziani estime qu’il est nécessaire de maintenir leur production. Pour lui, il ne faut pas recourir de manière systématique à la vente de leurs actifs pour payer les employés, mais les doter au contraire de managers spécialisés à même d’assurer un bon management et laisser, dans le même temps, l’administrateur désigné par la justice d’accomplir sa mission. Création de la Fédération des énergies renouvelables

Car, un expert-comptable ou un commissaire aux comptes ne peuvent assumer une bonne gestion d’une entreprise dans sa spécialité et suivant ses spécificités managériales liées, entre autres, au produit, à la qualité, au marché…, argue M. Ziani, qui a présidé, hier, une cérémonie de création de la Fédération des énergies renouvelables (EnR) et de la transition énergétique relevant de la Cipa. 

L’idée de la mise en place de cette organisation liée à la confédération a germé à la suite du constat peu reluisant établi par les membres chargés de cette action. Belkacem Haouche, président de cette fédération, a mis l’accent sur le retard qu’accuse l’Algérie dans le domaine de la transition énergétique. Il déplore le fait que de tels objectifs soient encore au stade de déclarations d’intentions.

La fédération se propose, de ce fait, de lancer un débat élargi qui aboutira à un consensus sur la stratégie nationale des EnR et de la transition et l’efficacité énergétiques. Pour M. Haouche, il est primordial de centraliser toutes ces questions au sein d’une institution disposant de tous les moyens, de prérogatives et qui accomplira le rôle de leadership.

Outre la veille informationnelle, la relance de la recherche et la formation, la fédération compte remettre l’Algérie à la place qui lui échoit sur le marché régional, faute de quoi, notre pays sera marginalisé d’ici à 2030. Il est impératif d’accélérer pour cela son processus de transition énergétique à travers l’introduction de changements dans les systèmes de gouvernance et de leadership. 
 

Badreddine KHRIS

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