L’Actualité IL FAIT APPEL DE SA CONDAMNATION À 4 ANS DE PRISON FERME

Ali Ghediri droit dans ses bottes

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Ali BOUKHLEF Publié 24 Septembre 2021 à 23:43

© D. R.
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Compte tenu de sa situation de détenu, Ali Ghediri devra bénéficier d’un nouveau procès dans des délais relativement courts. 

“Nous sommes désormais convaincus qu’il n’y a aucune volonté pour libérer cet homme.” Cette sentence est de Me Aouicha Bakhti, une des membres du collectif des avocats du général Ali Ghediri, qui s’exprimait après le prononcé du verdict dans la nuit de mercredi à jeudi et qui a vu l’ancien général, ancien candidat à l’élection présidentielle avortée d’avril 2019, condamné à 4 ans de prison ferme. 

Au prononcé du verdict, peu après minuit, Ali Ghediri, ses proches et ses avocats étaient abattus. Alors qu’ils avaient nourri l’espoir qu’après 27 mois de “détention arbitraire”, de “confinement politique”, l’ancien général allait être libéré, le juge du tribunal criminel près la cour d’Alger en a décidé autrement : une réclusion de 4 ans ferme contre l’homme dont le seul tort est d’avoir voulu exercer son droit de citoyen à l’expression, malgré son passé de général de l’armée algérienne. 

“C’est une condamnation politique”, a accusé Zoubida Assoul, qui s’est jointe récemment au collectif de défense. “C’est la foudre qui est tombée sur nos têtes, nous qui nous nous préparions à l’accompagner jusqu’à la prison de Koléa pour assister à sa libération”, s’est indignée Aouicha Bakhti devant les rares journalistes qui ont veillé jusqu’à une heure tardive de la nuit. 

Loin de se résigner, la défense a décidé de faire appel. “Nous allons faire appel, mais nous sommes désormais convaincus qu’il n’y a aucune volonté de libérer cet homme”, a-t-elle indiqué, dépitée.

Une  déception  qui  s’est  transformée, au  lendemain  du  verdict, en  une nouvelle bataille judiciaire.  Le détenu et ses avocats ont en effet décidé de faire appel, malgré l’existence d’une possibilité qu’il bénéficie d’une grâce présidentielle si le verdict était définitif.

“Nous avons déjà fait appel”, précise Khaled Bourayou, un autre avocat de la défense, contacté hier par téléphone. Compte tenu de sa situation de détenu, Ali Ghediri devra bénéficier d’un nouveau procès dans des délais relativement courts. Mais entre-temps, l’homme restera détenu.

Et contrairement aux procès qui se déroulent dans les chambres pénale et correctionnelle, les procès en criminelle ne sont susceptibles que d’un seul appel.

Tout au long de son procès qui s’est déroulé mercredi dernier au tribunal de Dar El-Beïda, à Alger, le général à la retraite Ali Ghediri a tenté d’expliquer le sens de ses interventions médiatiques depuis sont départ à la retraite en novembre 2015 jusqu’à son arrestation en juin 2019. 

“Versé dans la vie civile”, l’homme voulait “participer” à “trouver des solutions” à la crise que vivait le pays durant la période qui avait précédé l’élection présidentielle projetée en 2019, a-t-il plaidé. “Des aventuriers voulaient contourner la Constitution pour permettre à l’ancien Président de rester au pouvoir”, avait-il rappelé.

Mais le président de la chambre s’obstinait à rappeler au prévenu que “la Constitution avait prévu des mécanismes pour la transmission du pouvoir” et que “la loi fondamentale interdisait l’intrusion de l’armée dans le jeu politique”. 

Ce qui a soulevé l’ire des avocats qui ont rappelé que leur mandant n’avait jamais voulu déstabiliser l’armée. “Certains veulent lui faire payer le prix de sa candidature à l’élection présidentielle”, ont-ils conclu à l’unanimité. Un sentiment largement partagé par des hommes politiques, à l’image du président du RCD, Mohcine Belabbas, qui indiquait, mercredi, que l’ancien général était “sans doute un détenu d’opinion”.
 

Ali BOUKHLEF

 

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