L’Actualité SON PROCÈS SE TIENT AUJOURD’HUI APRÈS 27 MOIS DE DÉTENTION

Ali Ghediri, l’heure de Vérité

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Ali BOUKHLEF Publié 22 Septembre 2021 à 00:55

© Archives Liberté
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Le destin de l’ancien  candidat  à  l’élection  présidentielle  de  2019 se décidera aujourd’hui.  Après 27 mois de détention provisoire, le général major à la retraite Ali Ghediri recouvrera-t-il sa liberté ?

Après plus de 27 mois de détention, le général Ali Ghediri aura finalement droit à un procès. L’ancien candidat à l’élection présidentielle avortée d’avril 2019 sera jugé, ce matin, par la chambre criminelle de la cour d’Alger, siégeant au tribunal de Dar El-Beïda.

Accusé d’avoir “participé en temps de paix à la démoralisation de l’armée”, l’ancien directeur des ressources humaines du ministère de la Défense nationale est “serein”. Depuis la prison de Koléa où il est détenu depuis de longs mois, l’homme prépare sa défense. “Il va plaider lui-même”, indique Nabila Slimi, l’avocate qui l’accompagne depuis son arrestation le 12 juin 2019.

Depuis, d’autres avocats se sont joints au collectif de défense, dont Zoubida Assoul, Miloud Brahimi, Khaled Bourayou et bien d’autres encore. “Dans ma longue carrière d’avocat, je n’ai jamais vu un dossier aussi vide !”, a fulminé Miloud Brahimi lors d’une conférence de presse tenue à Alger.

La détention d’Ali Ghediri est un fait unique dans les annales de la justice algérienne. L’ancien général de 66 ans a été arrêté, en juin 2019, dans le sillage des arrestations qu’opérait le pouvoir à l’époque parmi les opposants et des figures du régime Bouteflika.

Accusé dans un premier temps d’intelligence avec l’ennemi et d’atteinte au moral de l’armée, Ghediri a refusé d’accepter ces charges. Puis, il conteste le caractère criminel de ce que lui reproche la justice surtout que comme seule preuve, le juge n’avait entre les mains qu’une interview accordée six mois plus tôt au journal El Watan. Il y incitait l’institution militaire et son chef de l’époque, Ahmed Gaïd Salah, à ne pas laisser faire le cinquième mandat qui se profilait.

Après une année de détention, qu’il qualifie de “confinement politique”, et plusieurs tentatives infructueuses d’obtenir la libération provisoire, Ali Ghediri décide de sortir de son silence. Il écrit une longue lettre au chef de l’État où il dénonce “un véritable montage de mensonges grotesques et sans intelligence aux relents de règlement de comptes dans le seul but de me salir et me tenir éloigné du processus de l’élections présidentielle”.

Il avait également accusé ceux qui ont ordonné son emprisonnement d’avoir “trouvé en mes positions contre le cinquième mandat et en mon engagement ferme et résolu, pour une nette rupture avec le système en place, prétexte pour m’accabler d’accusations d’extrême gravité relevant de la haute trahison”. Quelques semaines plus tard, il entamera une grève de la faim qu’il n’arrêtera qu’après avoir été contaminé par la Covid-19. 

En attendant, les avocats du détenu ont introduit un pourvoi en cassation pour contester son jugement devant la chambre criminelle. L’appel a été accepté par la Cour suprême. Mais contre toute attente, la cour d’Alger a maintenu le dossier au sein de la chambre criminelle.

Pour ne pas perdre davantage de temps, les avocats de la défense ont choisi d’attendre la date du procès de celui qui s’estimait, dans une lettre adressée en avril dernier aux Algériens, être “le détenu politique le plus ancien, je dirais même le seul de la République”. “Le sacrifice a fait corps avec mon destin le jour où j’ai opté pour le métier qui a été le mien, où l’on m’a appris à être résolu devant la mort lorsqu’elle sert une cause noble. Et c’est le cas”, avait-il encore écrit. 
 

Ali BOUKHLEF

 

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