L’Actualité LES SUJETS DE L’EXAMEN DU BEM TRUFFÉS DE FAUTES ET D’ABERRATIONS

Brevet des Erreurs Massives

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Karim BENAMAR Publié 18 Juin 2021 à 23:59

© D. R.
© D. R.

L’examen du Brevet d’enseignement moyen, qui a pris fin jeudi,  a été émaillé  de  plusieurs  erreurs  et  omissions  suscitant  la  colère  des parents d’élèves et des enseignants. Signe d’une  criante légèreté, le phénomène devenue tellement  récurrent qu’il y a lieu de s’interroger peu de sérieux accordé à l’école.

L’examen du Brevet d’enseignement moyen (BEM), qui s’est  achevé jeudi, a suscité moult polémiques. En cause, les sujets d’arabe, d’anglais ou  encore de  mathématiques  qui  ont  soulevé   l’étonnement,  voire  l’indignation  des enseignants ou des parents d’élèves qui ont vite conclu à l’amateurisme des concepteurs desdits sujets.

S’il  arrive que  des  erreurs  se  glissent  parfois dans  les  sujets  d’examen, encore avec  tout le dispositif mis en place dans la rédaction et la correction des épreuves, les risques devraient être minimes, il n’est pas normal que des sujets entiers soient tirés par exemple de programmes étrangers, comme c’est le cas des épreuves d’arabe et de mathématiques.

Le sujet de maths soumis aux élèves a, en effet, été traduit d’un livre rédigé en français. Le hic est que le schéma qui existe dans le texte original n’a pas été reproduit dans la version, en arabe, soumise aux candidats au BEM.

Une omission qui a vite fait le tour de la Toile, dénonçant l’“amateurisme” des responsables, les inspecteurs en l’occurrence, chargés de sélectionner les épreuves pour les candidats.

Enseignant  de  mathématiques   au   lycée,  Boualem-Amoura  a  poussé  un véritable  coup  de  gueule en raison de  toutes  ces  erreurs  qui  ont  émaillé chaque examen, “tous cycles confondus”. “C’est très grave ! Mais cela révèle en même temps l’état désastreux de l’école algérienne”, a-t-il déploré, tout en rappelant, par ailleurs, que ce n’est pas la première fois que des erreurs de ce genre sont signalées.

Pour ce syndicaliste, affilié au Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), ces erreurs et omissions arrivent quand les responsabilités ne sont pas situées. “Tant que les responsables ne sont pas désignés, nous aurons toujours ce genre d’erreurs”, dit-il, en rappelant l’épisode des fuites massives, à l’échelle nationale, des sujets du baccalauréat.

“La ministre de l’époque, Nouria Benghabrit, avait promis de diligenter une enquête et de sanctionner les responsables. Nous sommes en 2021, et à ce jour, aucune sanction, ne serait-ce que pour l’exemplarité, n’a été prise à l’encontre des responsables que nous ne connaissons toujours pas”, regrette-t-il. Signe de légèreté ? Tout indique que oui.

Sinon, comment expliquer alors que le sujet d’anglais proposé aux candidats au BEM soit tiré, lui aussi, d’internet. Le texte du sujet qui évoque une figure de l’histoire de la Révolution nationale, Yacef Omar, le neveu de Yacef Saâdi, a, en effet, été tiré  de  Wikipédia. “Où  sont  les  inspecteurs  chargés de la confection des examens ?”, s’interroge encore Boualem Amoura.

Pour lui, “il n’y a aucun doute : l’élaboration des sujets a été prise à la légère. Les inspecteurs sont les seuls responsables”. Avant les épreuves de maths et d’anglais, l’arabe, premier examen du BEM, avait également suscité une grosse polémique. Le sujet soumis aux élèves de 4e AM avait été tiré du programme du ministère palestinien de l’Éducation, daté de février 2020. Se pose alors la question des critères de sélection des sujets.

“Ce n’est pas normal. C’est un examen officiel. Pourquoi aller chercher des sujets d’examen sur internet alors qu’officiellement, des procédures existent pour la confection de nos propres sujets”, déplore encore Boualem Amoura, ajoutant que cela porte un autre coup au secteur de l’éducation et le décrédibilise.

Avant l’examen du BEM, l’examen de 5e, début juin, avait également fait polémique. Les responsables (inspecteurs) chargés du sujet de français se sont emmêlés les pinceaux en confectionnant un tableau de mots, selon leur catégorie grammaticale, et l’ont soumis aux élèves pour construire des paragraphes.

Il se trouve que les noms “jardin, cabane, maison, niche et forêt” ont été classés dans la colonne dédiée aux adjectifs ! Une erreur qui a fait le tour des réseaux sociaux, provoquant la colère des internautes qui ne comprenaient pas comment une telle erreur avait pu se produire sachant que les sujets des épreuves sont censés être confectionnés, revus et corrigés par des spécialistes ! 
 

K. BENAMAR

 

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