L’Actualité Affaire du montage automobile et du financement du 5e mandat

Condamnation définitive d’Ouyahia et de Sellal

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Karim BENAMAR Publié 29 Janvier 2021 à 22:15

Ahmed Ouyahia. © Archives Liberté    /    Abdelmalek Sellal. © Archives Liberté
Ahmed Ouyahia. © Archives Liberté / Abdelmalek Sellal. © Archives Liberté

Après un long procès en appel dans les deux affaires du montage automobile et du financement de la campagne pour le 5e mandat, la cour d’Alger a rendu son verdict, en condamnant Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal à 15 et 12 ans de prison. 

La cour d'Alger a rendu, jeudi, son verdict dans l’affaire du montage automobile et du financement occulte de la campagne électorale, pour un 5e mandat, du président déchu Abdelaziz Bouteflika, en 2019. Les principaux accusés dans les deux dossiers, en l’occurrence les anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ont écopé respectivement de peines d'emprisonnement de 15 ans et 12 ans, avec des amendes de deux et d’un million de dinars pour chacun.

Les deux anciens ministres de l’Industrie Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda ont été condamnés, quant à eux, à 3 et 2 ans de prison ferme assortie de deux millions de dinars pour chacun. Principal accusé de financement “occulte” de la campagne de Bouteflika, en 2019, l’homme d’affaires Ali Haddad a été, pour sa part, condamné à une peine de 4 ans de prison ferme assortie d’une amende de 500 000 DA.

L’ancien chef du Forum des chefs d’entreprise (FCE) a notamment été chargé, selon les rapports d’expertise, de récolter des fonds auprès des hommes d’affaires pour financer la campagne électorale de Bouteflika, en 2019. Plusieurs milliards de centimes ont été trouvés puis saisis dans son bureau, au siège de son entreprise ETRHB à Dar El-Beida.

Dans le même dossier, la cour d’Alger a condamné les hommes d’affaires Hassan Larbaoui et Ahmed Maazouz à 4 ans de prison ferme, alors que Mohamed Baïri a écopé de 3 ans de prison ferme.

La cour a également ordonné la saisie des revenus illicites et des avoirs gelés sur les comptes bancaires, ainsi que la confiscation des biens meubles et immeubles des accusés et des entreprises des hommes d'affaires.

Un cadre du ministère de l’Industrie ayant abusé de sa fonction pour l’octroi d’indus avantages aux opérateurs de l’automobile a été également condamné à 2 ans de prison ferme. La chambre pénale a, par ailleurs, accordé un délai d'une semaine à la défense des accusés pour faire appel des jugements rendus.

Le procès en appel dans les affaires du montage automobile et du financement occulte de la campagne électorale du président déchu, Abdelaziz Bouteflika, en 2019, qui s’est tenu à la cour d’Alger du 9 au 15 janvier dernier, a été marqué par des révélations fracassantes en lien avec la grosse corruption, l’octroi d’indus avantages et la dilapidation de deniers publics.

Les aveux de l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, affirmant avoir reçu 60 lingots d’or de la part des émirs du Golfe, ont soulevé la consternation et provoqué un véritable tollé dans les médias et sur les réseaux sociaux.

Ahmed Ouyahia a fait, rappelle-t-on, cet aveu pour justifier l’origine de sa fortune personnelle, estimée à 600 millions de dinars (3,73 millions d’euros), retrouvés sur ses trois comptes bancaires. Pis encore, l’ancien Premier ministre et directeur du cabinet à la Présidence, entre 2014 à 208, a déclaré qu’il avait vendu ces lingots d’or sur le marché parallèle.

Lors de son audition, Ahmed Ouyahia, qui a comparu depuis sa prison d’Abadla, Béchar, a également avoué qu’il avait proposé ces lingots à la Banque d’Algérie, mais que sa proposition a été refusée.

Quelques jours après ces déclarations, qui restent encore entourées de mystère, la défense de l’accusé a soutenu qu’il s’agit, loin d’être des “aveux”, de “mensonge légal circonstanciel”. “Il existe ce qu’on appelle un mensonge circonstanciel légal.

Il est dicté par des circonstances. Il y a des choses que seul Ouyahia, moi et Dieu connaissons. Un jour, elles seront connues”, a dit l’avocat de l’ancien Premier ministre devant la juge de la cour d’Alger. 

“Sur l’affaire des lingots d’or, mon mandant a préféré parler du marché noir plutôt que du cabinet noir. Ahmed Ouyahia a choisi de parler du quatrième étage plutôt que du sous-sol et de la cave…”, a affirmé Me Amine Ben Kraouda. Des déclarations qui, en somme, n’ont fait qu’ajouter de la confusion à une affaire qui est loin de révéler encore tous ses secrets. 

 


Karim Benamar

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