L’Actualité La Cour de Tipasa a annoncé l’abandon des charges retenues contre lui

Extinction des poursuites contre Karim Tabbou

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Ali BOUKHLEF Publié 19 Octobre 2021 à 11:06

© Archives Liberté
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La cour de Tipasa a annoncé, hier, l’abandon des charges retenues contre Karim Tabbou. La juridiction a pris cette décision après avoir estimé que l’homme politique a été déjà condamné, pour les mêmes faits, par une autre cour de justice, celle d’Alger qui l’avait condamné à un an de prison ferme en mars 2020.

En tout, Karim Tabbou a été entendu 8 fois dans une même affaire. Accusé d’atteinte “à l’unité nationale” et “au moral de l’armée”, le coordonnateur de l’UDS (parti non encore agréé) a été arrêté, une première fois, le 11 septembre 2019. Le 24 septembre suivant, la chambre d’accusation de la cour de justice de Tipasa décide de le remettre en liberté avec quelques conditions draconiennes dont l’interdiction de s’exprimer en public ou de participer à des manifestations. Mais cette liberté ne durera pas longtemps. Au matin du 26 septembre 2019, des agents de la Direction générale de la Sécurité intérieure débarquent chez l’ancien premier secrétaire national du FFS. Il est de nouveau arrêté devant ses enfants à 8h du matin.

S’ensuit alors une longue période d’interrogatoires. Le détenu est conduit dans les locaux des services de sécurité pour l’interroger sur des faits qui lui avaient déjà été reprochés par le tribunal de Koléa où il avait comparu une première fois. Il a été questionné sur des déclarations faites le 8 mai 2019 lors d’une conférence animée à Kherrata où il était notamment question du rôle de l’armée en politique. Mais c’est la première fois que les autorités judiciaires se retrouvent devant un dilemme : Karim Tabbou est arrêté pour les mêmes faits pour lesquels il avait été libéré la veille, ce que la loi interdit. Face à ce qui apparaissait comme un scandale, une parade est vite trouvée.

Il fallait changer de juridiction. C’est ainsi qu’après le tribunal de Koléa relevant de la cour de justice de Tipasa, un nouveau dossier est ouvert au tribunal de Sidi M’hamed à Alger. Peu importe si le domicile du prévenu est situé dans une zone qui dépend juridiquement de la cour de Tipasa. Une longue procédure s’est engagée alors, durant laquelle cette figure populaire du Hirak sera interrogé 8 fois pour les mêmes faits. Condamné une première fois le 11 mars 2020 par le tribunal de Sidi M’hamed à une année de prison dont six mois avec sursis, l’homme politique devait quitter alors la prison le 26 mars.

Mais à deux jours de l’expiration de sa peine, donc de sa sortie de prison, il a été exfiltré à l’aube de sa cellule de la prison de Koléa pour la tenue d’un procès en appel sans informer personne, pas même ses avocats. Malgré un malaise en pleine audience, Karim Tabbou sera condamné, le 24 mars 2020, à une année de prison ferme. Il sera libéré le 5 juillet 2020 dans le cadre des dispositions “d’apaisement” prises par le chef de l’État. Mais un autre procès l’attendait. En novembre 2020, le tribunal de Koléa le condamne à une année de prison ferme. Il fait appel. Cette décision rendue par la cour de justice de Tipasa ne signifie pas pour autant la fin du calvaire judiciaire de Karim Tabbou. 

Outre la possibilité que donne la loi au procureur de la République de faire appel, l’homme politique s’est déjà pourvu en cassation dans le premier jugement rendu par la cour d’Alger. L’affaire est toujours pendante au niveau de la Cour suprême.

 


Ali Boukhlef

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