L’Actualité Première mesure après les propos de Macron sur l’Algérie

Fermeture de l’espace aérien aux avions militaires français

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Ali BOUKHLEF Publié 04 Octobre 2021 à 10:20

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L’information a été confirmée hier par le ministère français de la Défense. “Ce matin, en déposant les plans de vol de deux avions, nous avons appris que les Algériens fermaient le survol de leur territoire aux avions militaires français”, a déclaré, à l'AFP, le porte-parole de l'état-major, le colonel Pascal Ianni.

Vingt-quatre heures après avoir rappelé son ambassadeur à Paris en signe de protestation contre des déclarations “irresponsables” du président français, Emmanuel Macron, l’Algérie passe aux “représailles”. Elle interdit, désormais, aux avions militaires français de survoler son espace aérien pour approvisionner les troupes installées au Mali. L’information a été confirmée hier par le ministère français de la Défense. “Ce matin, en déposant les plans de vol de deux avions, nous avons appris que les Algériens fermaient le survol de leur territoire aux avions militaires français” qui empruntent habituellement l'espace aérien algérien pour rejoindre le Sahel, où sont déployés 5 000 militaires français, a déclaré, à l'AFP, le porte-parole de l'état-major, le colonel Pascal Ianni. “Cela perturbe très légèrement le flux de soutien, les avions doivent adapter leur plan de vol, mais cela n'affecte pas les opérations menées par la France au Sahel”, a relativisé le colonel Ianni, assurant que l'état-major français n'avait “pas d'inquiétude à ce stade”. “C'est d'abord une question diplomatique”, a-t-il conclu. 

Cela va “impacter la stratégie française au Sahel”, nuance le politologue Hasni Abidi. Il estime que cette interdiction du survol de l’espace aérien aux avions militaires français est “un levier important que l’Algérie actionne pour signifier que son désaccord est à son paroxysme”. À l’heure où nous mettons sous presse, les autorités algériennes n’ont pas communiqué à ce sujet. “Dans le cas où l’information serait vraie, nous allons publier un communiqué dans ce sens”, a seulement répondu un responsable du ministère de la Défense nationale. Il faut rappeler que l’Algérie avait autorisé, en 2013, à l’aviation militaire française de survoler son espace dans le cadre de l’opération Serval au Mali. À l’époque, c’était Laurent Fabius, chef de la diplomatie française, qui en avait fait l’annonce. 

Officiellement, aucun responsable algérien n’a évoqué le sujet. “Je savais que la question était sensible. J’avais donc demandé au président Bouteflika l’autorisation, il a accepté. Ce n’est pas rien compte tenu de la sensibilité de la question”, se rappelle l’ancien chef de l’État français François Hollande dans un film documentaire Toute l’Algérie du monde de Malek Bensmaïl, diffusé la semaine passée. La veille, l’Algérie avait déjà convoqué son ambassadeur à Paris pour “consultations” en signe de protestation contre des déclarations du président français, Emmanuel Macron, qui, notamment, a accusé le système politique algérien qui s’est “construit sur la rente mémorielle”. Puis, le chef de l’État s’est même posé la question sur le passé de l’Algérie en tant qu’État et a exprimé son “agacement” de voir que les Algériens ne parlaient pas de la colonisation turque et se limitaient à vilipender la colonisation française.

Cette nouvelle crise entre l’Algérie et la France intervient quelques jours seulement après la convocation de l’ambassadeur de France à Alger par les autorités algériennes en signe de protestation contre l’annonce par le gouvernement français de sa décision de réduire de moitié le nombre de visas octroyés aux Algériens. Reste à savoir si cette décision sera suivie d’autres mesures de rétention !  

 


Ali Boukhlef

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