L’Actualité IL PROMET DE POURSUIVRE SON COMBAT POLITIQUE

Fethi Ghares retrouve la liberté

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Ali BOUKHLEF Publié 22 Mars 2022 à 22:52

Fethi Ghares accueilli par son épouse, à sa sortie de la prison d’El Harrach. © D. R.
Fethi Ghares accueilli par son épouse, à sa sortie de la prison d’El Harrach. © D. R.

Après  9  mois  de  détention,  le  porte-parole  du  Mouvement démocratique et social, Fethi Ghares, a quitté, hier, en début d’après-midi, la prison d’El-Harrach. Dans la matinée, la cour d’Alger l’avait condamné en appel à une année de prison dont six mois avec sursis.

Lorsqu’il a franchi le portail de la prison d’El-Harrach en début d’après-midi, Fethi Ghares s’est retrouvé face à deux comités d’accueil qui l’attendaient : le premier constitué de ses proches, les militants de son parti, des représentants d’autres formations politiques et des hirakistes ; le second composé de policiers. Ces derniers ont empêché toute prise de parole de l’ancien détenu devant les militants, qui l’attendaient en scandant : “Nous sommes libres dans notre pays.” 

Pour éviter tout  débordement, Fethi  Ghares, accompagné  de  son  épouse, Messaouda Cheballah, se  dirige alors vers la voiture qui  devait  le ramener chez lui. C’est là qu’il a enregistré ses premières paroles d’homme qui venait tout juste de retrouver sa liberté.

“J’étais dans une prison où je faisais face à une détention arbitraire pour me retrouver face à la police qui m’attendait à ma sortie. Nous allons désormais affronter une grande prison qui s’appelle le système politique actuel.”

Sans transition, Ghares retrouve ses reflexes de militant ; manifestement, sa détention n’a pas entamé sa détermination.

“Nos objectifs sont clairs. Nous n’allons pas nous arrêter jusqu’à ce qu’on se débarrasse de cette injustice du système. Nous allons construire l’Algérie de Novembre, celle des hommes libres”, a-t-il encore défié, ajoutant que “l’Algérie est un legs (…) parce que la terre des martyrs n’accepte pas d’être gouvernée par l’impudence”.

S’il a retrouvé la liberté au bout de 9 mois de détention, Fethi Ghares et ses proches n’oublient pas qu’il a été “condamné pour ses activités politiques”, a indiqué sa femme. 

Amnesty International, qui s’est réjoui de la libération du coordinateur du MDS, estime que “rien ne justifie de poursuivre des militants politiques” et appelle les autorités “à cesser leurs attaques contre les libertés fondamentales”.

Arrêté le 30 juin dernier chez lui, Fethi Ghares a été accusé d’“atteinte à la personne du président de la République”, “outrage à corps constitués”, “diffusion au public de publications pouvant porter atteinte à l’intérêt national”, “diffusion d’informations pouvant porter atteinte à l’unité nationale”, “diffusion d’informations pouvant porter atteinte à l’ordre public”.

Comme pièces à conviction, la justice a recouru à des déclarations publiques et à des écrits de l’homme politique sur les réseaux sociaux. 

Jugé une première fois en décembre dernier par le tribunal de Baïnem, le coordinateur national du MDS avait écopé de 2 ans de prison ferme et de 100 000 DA d’amende.

Il a fait appel de son jugement avant d’être jugé en appel par la cour d’Alger. Son procès a dû être reporté à trois reprises, le prévenu ayant refusé de comparaître par vidéoconférence.

Le jour de son procès, le 26 décembre, il avait affiché sa colère face au juge parce que “lorsqu’il s’agit de fêter, dans les rues de la capitale, la victoire de l’équipe nationale en Coupe arabe, l’épidémie de coronavirus n’existe pas, mais quand c’est le procès de Fethi Ghares, le même régime convoque le même virus pour interdire aux nombreux citoyens, venus à Baïnem, d’assister à son procès”. 

Sur le fond, le coordinateur national du MDS n’a pas regretté ses déclarations publiques. “Je suis un homme politique. Mon rôle est de porter la critique sur la place publique. Ce que j’ai dit et écrit, je le pense encore. Je milite pour l’avènement d’un changement radical. Pour une rupture avec le régime autoritaire et corrompu. Je ne change rien à ce que j’ai dit”, avait-il répondu.

“La justice à tort d’interférer dans le débat politique car il s’agit bien de la criminalisation de l’exercice politique”, avait-il asséné.
 

Ali BOUKHLEF

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