L’Actualité ils ont été Arrêtés jeudi dernier

Ihsane El Kadi, Khaled Drareni et Karim Tabbou relâchés

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Ali BOUKHLEF Publié 12 Juin 2021 à 23:25

© D.R
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Vingt-quatre heures de rétention pour une heure d’interrogatoire. Des heures après leur arrestation musclée, les deux journalistes, Ihsane El Kadi et Khaled Drareni, reviennent sur les conditions de leur arrestation. Ainsi, sans le savoir au moment des faits, les deux hommes ont été interpellés à deux heures d’intervalle, avec les mêmes méthodes. “J’ai été arrêté le jeudi 10 juin à 17h45 en bas du siège de notre agence à la place Audin, puis conduit dans un fourgon banalisé à la caserne Antar de la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) à Hydra”, raconte Ihsane El Kadi. Deux heures plus tard, et à quelques mètres de là, Khaled Drareni est dans sa voiture prêt à démarrer. “Des hommes en civil qui se sont identifiés comme agents de la DGSI me demandent de les suivre à Antar.” Une fois sur place, les deux hommes subissent séparément des interrogatoires.

Les enquêteurs voulaient connaître les échanges entre Khaled Drareni et des journalistes français venus couvrir les élections législatives en Algérie. “Étrangement, ils m’ont aussi posé des questions sur de supposées relations que j’aurais avec le MAK et Rachad. Ils voulaient aussi savoir si j’étais en train d’enquêter sur le ministre de la Communication.” En tout, “l’interrogatoire a duré une heure”. Pour le reste, le journaliste, qui a déjà passé un an de prison et attend toujours la date de la programmation de son procès, était là à attendre avant d’être relâché, vendredi dans la nuit. 

Avec Ihsane El Kadi, le spectre des questions était plus élargi. “J’ai répondu durant mon interrogatoire à des questions portant sur le financement d’opérations précises : le prix Ali Bey-Boudoukha par le recours au Crowdfunding sur la plateforme Kisskiss bank bank pour récompenser le meilleur article d’investigation (organisé en 2014, 2017 et 2019 par Maghreb Emergent) ; la formation en 2015 de journalistes de Radio M dans le cadre du projet Ibtycar de CFI, au même titre que d’autres médias algériens dont des médias publics”, témoigne le directeur de Radio M. Mais il dit qu’il a refusé de répondre à une question portant sur une “pétition publiée, le jeudi 10 juin, sur le site de Radio M, dénonçant ‘le fait accompli’ des élections législatives sous état de siège non déclaré comme un fait aggravant la crise politique”.

Après plus de 24 heures passées dans les locaux des services de la DGSI, les deux journalistes convergent vers une même conclusion : ils ne savent toujours pas pourquoi ils ont été arrêtés. “L’acharnement sécuritaire et judiciaire que je subis depuis un an dans la continuité de l’emprisonnement de Khaled Drareni et de la censure de nos deux sites d’information doit cesser”, s’indigne Ihsane El Kadi. À rappeler que Karim Tabbou, également arrêté jeudi par les mêmes services, a été aussi relâché dans la nuit de vendredi. 

Ali Boukhlef

 

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